En France, chaque seconde, 24 m2 de terres disparaissent

Opération symbolique et médiatique du syndicat des Jeunes agriculteurs, hier matin à Saint-Benoît, sur l’Ile de la Réunion. Face au recul constant du foncier et à la non-utilisation de 1 700 ha de friches, Il milite pour l’application d’une taxe sur les déclassements.

La France perd chaque seconde 24 m2 de foncier agricole […] Soit l’équivalent de 54 baguettes de pain, de 33 kg de sucre de canne ou de la taille moyenne d’un studio par seconde ». Ce slogan national, le syndicat des Jeunes agriculteurs de la Réunion, désormais présidé par Alex Savriama, l’a repris à son compte localement. « J’ai fait le calcul et c’est aussi vrai ici », dénonce le « jeune » président, agriculteur à Saint-André. Le conseil d’administration du syndicat a été renouvelé à 70 % (110 adhérents). Dans le cadre de la « semaine nationale de la préservation du foncier agricole » organisée par le syndicat, ce dernier a choisi de défricher symboliquement une parcelle d’un terrain situé au bord de la RN2 (près du rond-point de la Rivière-des-Roches) « déclassé depuis près de cinq ans et depuis en friche ».

Dissuader les déclassements

Symboliquement, les agriculteurs ont défriché le terrain avant de replanter des salades et autres légumes. « Des réserves foncières existent, utilisons-les avant de gaspiller le foncier agricole », dénonce le président. « Trop souvent, les meilleures terres agricoles sont sacrifiées, déclassées, puis laissées à l’abandon, alors que les terres difficiles d’accès et éloignées sont laissées aux agriculteurs. Il y a donc une double perte (meilleures terres et terres difficiles d’accès). En rappelant que la profession « a acté le principe du maintien d’une surface incompressible minimum de 50 000 hectares réellement productifs ne prenant donc pas en compte les chemins et ravines ». Ce qui ne serait pas le cas du SAR (schéma d’aménagement régional) « qui classe 50 000 hectares bruts, il manque au moins 6 000 ha ». Pour le syndicat, il faut mettre en place une « politique volontaire » de remise en culture des surfaces incultes ou sous-exploitées, mais également « dissuader les déclassements ». Les Jeunes agriculteurs attendent beaucoup de la future loi de modernisation agricole actuellement en discussion au Parlement. « Il s’agit de mettre en place une taxe pour dissuader le changement de destination du foncier ». Elle s’appliquerait donc à tout déclassement. L’argent serait versé dans un fonds « destiné à l’accès au foncier (acquisition ou location), aux projets d’installation innovants et l’optimisation du potentiel des terres agricoles ». Pour le syndicat, si on ne peut empêcher l’urbanisation, « on peut développer des projets moins gourmands en préférant par exemple des parkings en sous-sol ou le photovoltaïque en toiture ». Un courrier a été envoyé par les JA à tous les maires et parlementaires de l’île.

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