Pour Copé Hadopi a été « une erreur » : vers l’abrogation ?

Le président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé, a reconnu que la majorité avait « fait une erreur » en défendant la loi Hadopi. Une bonne nouvelle pour les internautes de gauche et de droite qui annonce le retrait pur et simple de cette loi controversée.

Les conseillers web des ministres, les assistants parlementaires, certains journalistes, les entourages familiaux des hommes politiques : plus personne ne voulait défendre Hadopi.

Petit à petit, cette loi impulsée par l’Elysée (à la demande de Carlita ?) est devenue la cible des militants puis des élus de droite qui n’avaient aucun argument crédible pour défendre cette loi stupide et injuste.

Finalement, qui soutient cette loi ? Les artistes ? Pas tous. Ce sont surtout les Majors qui font du lobby pour une loi qui leur rapporterait beaucoup d’argent si elle était appliquée.

Et qui l’attaque ? Presque tous les professionnels de l’économie numérique (les opérateurs et les entrepreneurs), tous les partis politiques (sauf l’UMP, officiellement… exceptés les jeunes UMP qui ont annoncé ne pas soutenir cette loi), et enfin, une très large majorité des Français ne sont pas favorables à Hadopi (sondage IFOP).

Pour tous, Hadopi n’est techniquement pas viable. Ce système qui consiste à détecter sur Internet les adresses IP qui téléchargent des films de manière illégale, à envoyer deux courriers de rappel à la loi à ces internautes détectés, et enfin à suspendre leur connexion Internet et à donner une amende semble bancale à chaque étape.

Comment détecter les adresses IP ? On peut modifier son IP, utiliser celle de quelqu’un d’autre. On peut aussi aller télécharger dans un MacDo… On ne peut pas non plus sélectionner toutes les adresses IP utilisant des logiciels de Peer to Peer, car mettre un film sur ce réseau peut très bien être fait dans un cadre familial, et donc légalement.

Ces sites web, qui jusqu’à présent exercent une activité illégale selon le droit français, ne sont évidemment jamais situés en France. Enfin, supprimer une connexion Internet n’est plus possible, puisque la jurisprudence a conclu qu’il s’agissait d’un droit fondamentale et qu’on ne pouvait retirer à quelqu’un l’accès à un outil comme Internet au nom de l’accès au service public en ligne.

Ces questions laissent de côtés celles relatives à la protection de la vie privée (contraire au principe de suivre l’activité d’une adresse IP) et celles relatives au coût d’une telle surveillance technique.

De plus, Hadopi n’a pas la vie facile niveau de la communication. C’est très compliqué à expliquer et impopulaire à appliquer. Alors que les solutions proposées en remplacement par ses opposants sont très intelligibles et communément acceptées, comme par exemple la proposition de créer une licence globale, sorte de redevance web redistribuée aux artistes en fonction du nombre de fois où ils se sont fait télécharger (ce qui est facile à estimer grâce à des études sur un panel utilisateur – exactement comme est calculée l’audience d’une chaine de télévision).

Bref, tout est tracé pour qu’Hadopi entre au panthéon des fausses bonnes idées, morte-née ! Albanel a déjà sauté pour ça… à qui le tour ?

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