La République a interdit le port du voile intégral. On n’avait pas vu telle unanimité et satisfaction générale dans les rangs de l’Assemblée depuis le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain par un Parlement de Front Populaire ! Alors cette loi sur la burqa, vraie réponse de la République des droits de l’Homme ou piège à con laïcard ?
Je partage évidemment l’avis général selon lequel la burqa n’a rien à faire en France. Ni ailleurs. Mais est-ce le rôle de nos législateurs de faire un tel ramdam autour d’une pratique ultra-marginale (moins de 400 femmes seraient concernées) au risque de stigmatiser encore un peu plus l’islam en France et les Arabes ?
Nos députés vont-ils demain se pencher sur le problème du turban Sikh ou des jupettes des derviches tourneurs turques ? Où est-ce juste un moyen lâche et hypocrite d’envoyer à nos 3 millions de concitoyens musulmans un message : ils ne sont pas tout à fait chez eux au pays de Voltaire. La volonté de retirer sa nationalité à un excité qui « encamisolait » sa femme est symptomatique de l’esprit du moment. La prison et le retrait des allocations sociales eurent été de bien meilleures réponses pour punir un Français polygame qui méprisait les lois de la République !
Le rôle de Jean-François Copé, et la surenchère permanente qu’il a instauré à des fins purement politiciennes dans le débat sur la burqa, ne me semble pas à la hauteur du chef d’État qu’il aspire à devenir. On ne joue pas avec ces ressorts minables quand on ambitionne (et qu’on a toutes les qualités pour y réussir) à diriger la France.
Le problème avec cette loi sur l’interdiction de la burqa, ce n’est pas la burqa. Je n’habite pas en banlieue ou dans un des bastions supposés de l’islamisme en France, mais je ne croise pas tous les matins des femmes emprisonnées dans cette geôle de toile. D’où la question sur la pertinence d’une loi…
Cette législation consacre une fois encore le fanatisme laïcard français. Qu’on le veuille ou non, les temps ont changé. Ni les curés, ni les imams ne menacent plus la République. Laïcité ne signifie pas interdiction de manifestations (fussent-elles publiques) d’appartenance religieuse, mais au contraire la liberté à tous et chacun de vivre sa foi comme il l’entend, à condition de ne pas emmerder son voisin.
La burqa dépasse évidemment ce cadre par sa barbarie, mais comment ne pas voir qu’il ne s’agit aujourd’hui que de la fausse-barbe d’une volonté d’éradication de l’islam, et au-delà de tout expression religieuse, de l’espace public. Après des décennies de jérémiades autour de la construction de mosquées, après les envolées lyriques sur la laïcité et le voile à l’école, on en remet une couche aujourd’hui ! Comme si derrière chaque musulman se cachait forcément un méchant « barbu » intégriste.
Soyons sérieux. L’islam français dans sa très grande majorité est un islam tout à fait respectable et modéré, composé de citoyens français heureux de vivre dans ce pays qui est le leur. Ils ont depuis longtemps compris, accepté et adopté les codes de notre société. La France n’est pas une terre d’Islam, c’est une terre originellement chrétienne devenue laïque. Hormis quelques excités, cet état de fait ne pose aucun problème à nos concitoyens musulmans…
De toute façon, si l’intégrisme religieux est réellement ce qu’un certain nombre de prêcheurs d’apocalypse prétendent, qui peut sérieusement croire qu’une loi d’interdiction aura un quelconque effet sur des religieux fanatisés. Jamais et nulle part des lois prohibitives ne sont parvenues à faire reculer des convictions… a fortiori religieuses. Le remède est en général plus dangereux que le mal initial !
Plutôt que d’emmerder les musulmans et plus généralement les croyants, nos législateurs seraient bien avisés de s’en prendre aux vrais problèmes qu’ils osent à peine soulever. Notamment celui de la délinquance des enfants d’immigrés, en particulier musulmans, transformés en sauvageons.Si ces derniers se réclament de l’Islam, ne tombons pas dans le panneau… L’islam des racailles de banlieue est le même que celui de Nicolas Anelka ou Franck Ribery : ostentatoire et hypocrite.