Depuis l’ouverture du marché en ligne, 1,2 million d’internautes ont misé 83 millions d’euros sur Internet.
La défaite des Bleus n’a pas entamé leur envie de parier. Depuis le 9 juin, date de l’ouverture des jeux d’argent en ligne, 1,2 million d’Internautes français ont réalisé 9,3 millions de paris, misant 83 millions d’euros – dont 58 millions sur le foot et 13,5 millions sur le tennis -, sur les sept sites de paris sportifs (Betclic, Bwin, La Française des jeux, PMU, Sajoo, EurosportBET, Chilipari) agréés par l’Autorité de régulation des jeux d’argent en ligne (Arjel) et opérationnels depuis le début de la Coupe du monde. À cela s’ajoutent 52 millions d’euros de paris hippiques sur le PMU, Beturf et Betclic.
Pour La Française des jeux (FDJ), qui était avant cette ouverture le seul site de paris sportifs autorisé – malgré la concurrence de nombreux sites illégaux -, le bilan est «positif».
En un mois, son site ParionsWeb a recruté deux fois plus de nouveaux parieurs que pendant les cinq premiers mois de l’année ! Les ventes de paris sportifs de la FDJ ont atteint 145 millions d’euros, dont plus de 10 % sur Internet.
Christophe Blanchard-Dignac, le président du groupe, ne s’attendait qu’à une centaine de millions d’euros (sur Internet et dans les 25 000 points de vente). Avec plus de 250.000 inscrits, il confirme son objectif de dépasser le milliard d’euros de paris en 2010, dont environ 100 millions sur Internet. Plus largement, le patron de la FDJ table désormais un chiffre d’affaires de plus de dix milliards d’euros pour le groupe cette année.
Nouveau venu, EurosportBET, filiale de TF1, revendique «plusieurs dizaines de milliers de joueurs», dont le tiers joue chaque jour. Son client type, c’est «l’homme de 32 ans parisien». Un homme très attiré par le foot (77 % des paris) et dans une moindre mesure le tennis (20 % des paris grâce à Wimbledon), avec un penchant pour les paris en direct (un tiers des paris).
«Le match où nous avons gagné le plus d’argent, nous, comme l’ensemble des bookmakers, a été la finale de la coupe du monde, confie Caroline de Fontenay, directrice marketing. D’abord, parce que le nombre de joueurs est maximal, ensuite parce très peu parient sur le nul. Mécaniquement, si l’équipe favorite gagne, le bookmaker perd de l’argent.»
Le boom des paris sportifs et du commerce en ligne confirme la bonne santé de ce secteur malgré les fraudes à la carte bancaire sur le Net… 13% des français déclarent en avoir déjà été victimes, et pour cause, on déplore une mauvaise qualité de protection.
« Le système de protection des cartes bancaires est une vraie passoire » nous confie Serge Maîstre, le président de l’Association française des usagers des banques (Afub), « c’est aux banques d’assumer la responsabilité. Elles nous donnent un moyen de paiement, il faut le sécuriser. »