Tandis que la partie chinoise avait entravé les négotiations de Copenhague, le représentant chinois auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, He Yafei, a déclaré jeudi, que la communauté internationale devrait assurer un financement suffisant, prévisible et stable pour la lutte contre le changement climatique.
Le financement est la "garantie nécessaire" pour lutter contre le changement climatique, et est un "point clé" dans les négociations internationales à ce sujet. Le manque de financement représente le "principal obstacle" à la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique et devrait attirer l'attention de la communauté internationale, a affirmé M. He.
M. He a répété le principe chinois de "responsabilité commune mais différenciée", ce qui reste assez commode pour le premier pollueur mondial en terme de volume global, mais non pas en volume par habitant.
Sur le sujet des financements aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique, la Chine critique les conditions préalables et prône de donner la priorité aux états africains et insulaires, dans la ligne droite de sa stratégie diplomatique de séduction.
Si l'intervention a le mérite d'appeler à la mise en place rapide des mesures décidées à Copenhague du fait de l'urgence climatique, selon les Chinois, l'effort doit porter entièrement sur les pays développés et le marché du carbone et les fonds privés ne peuvent être qu'un complément au financement public, a indiqué M. He.
A trois mois de la Conférence de l'ONU sur le climat à Cancun, au Mexique, la Chine affiche donc clairement sa position et veut se poser en leader des pays les moins favorisés.
Dommage qu'au passage, elle élude complètement la question de sa propre responsabilité dans la dégradation climatique et évite de se montrer en partenaire coopératif sur cette question cruciale.