La passion de la généalogie surfe sur le Web

La généalogie passionne les Français. Selon une enquête du Figaro parue en juillet dernier, 61 % reconnaissent avoir déjà fait une recherche sur leur nom ou leur famille. Une activité qui devrait être boostée par la diffusion des archives départementales sur internet.


Contrairement aux idées reçues, la généalogie n’est plus réservée aux personnes âgées puisque 65 % des moins de 35 ans ont déjà fait une recherche généalogique. Si les seniors cherchent d’abord à transmettre une mémoire familiale en retraçant l’histoire de leurs ancêtres, les jeunes voient la généalogie comme un moyen de retrouver des cousins éloignés.


En France, la généalogie passionne d’autant plus qu’elle est facilitée par l’accessibilité des archives. Contrairement à bien d’autres pays, la France se singularise en effet par une facilité d’accès aux registres d’état-civil et cahiers de recensements. Avec la Révolution, ces documents ont été confisqués aux églises et châteaux pour être centralisés dans chaque département. Leur consultation est d’ailleurs possible passé un délai de 75 ans. A cela s’ajoute une très riche activité associative s’appuyant sur de nombreux bénévoles passionnés par l’investigation généalogique.


Mais l’époque des recherches conduites dans les archives départementales simplement à l’aide d’un cahier jauni et d’un stylo semble révolue. Les heures passées à déchiffrer les anciens registres paroissiaux et leurs écritures surannées n’a plus beaucoup de sens à l’heure d’internet. L’investigation passe maintenant par la recherche généalogique dans des bases de données numériques. 70 % des départements ont d’ailleurs numérisé leurs archives pour les rendre publiques sur internet. De quoi attirer une myriade de généalogistes en herbe férus de nouvelles technologies.


Reste que les contenus numérisés par les archives départementales sont peu organisés.  Pour pallier ce retard, les sites de généalogie comme geneanet.com ou genealogie.com, vont proposer des contenus indexés. L’ampleur de la tâche est immense puisqu’il s’agit de transcrire des millions de pages produites entre le Moyen Age et la fin du XIXème siècle.


Toutefois, certains responsables des archives départementales y voient une menace et refusent tout simplement de communiquer les registres d’état-civil et les cahiers de recensements.


Pourtant, une décision du Tribunal administratif de Clermont-Ferrand en faveur de Genealogie.com pourrait faire jurisprudence. Le site de généalogie en ligne contestait une décision du Conseil général du Cantal, ce dernier refusant de communiquer les cahiers de recensements couvrant la période 1831-1931. Dans son jugement du 5 juillet, le Tribunal administratif a annulé la décision du Conseil général en invoquant deux textes de loi. D’abord, la communication de ces documents respecte les délais légaux de 75 ans prévus par le Code du patrimoine. Ensuite, la loi de 1978 sur l’amélioration des relations entre l’administration et le public considère que les recensements sont des informations publiques et donc librement diffusables.


Autrement dit, depuis cette décision, rien dans la loi n’empêche la diffusion des fichiers d’état-civil et de recensements des archives départementales à des sociétés. Et si ces dernières doivent continuer à les rendre publiques gratuitement sur le site, puisqu’il s’agit d’une propriété publique inaliénable, il n’est pas illégal de rendre payant le service d’indexation  de ces documents.


Finalement, grâce à ce qui sera pour la première fois possible dans le département de Vincent Descoeur, finis les frais de camping-car et les kilomètres pour se rendre sur place là où ses ancêtres sont nés et morts : tout sera possible à moindre coût en ligne et à portée de clics !

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