
Pour traiter les malades atteints d’Alzheimer, quatre molécules sont utilisées, trois ont le même mode d’activité dit anticholinestérasique (donezepil, galantamine, rivastigmine), la quatrième, la mémantine, a un mode d’action différent.
Ces médicaments sont très souvent prescrits afin de lutter contre les symptômes de la maladie. « Si ces médicaments n’enrayent pas l’évolution de la maladie, ils agissent sur les symptômes et sur la qualité de vie des patients. » précise le Pr Bruno Dubois du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière à Paris. En d’autres termes, les malades gagnent en lucidité et en autonomie grâce à ces molécules agissant sur les “troubles cognitifs et comportementaux”. Selon le professeur Jean-Pierre Olié, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, les spécialistes sont quasiment unanimes sur le sujet.
Considérés nécessaires au bien-être et à la dignité des malades, ces médicaments continueront donc d’être prescrits et utilisés. Sauf que leur déremboursement accentuera l’impression que la santé en France vire de plus en plus à un système à deux vitesses. D’un côté, les riches malades qui pourront continuer à prendre des médicaments présentés comme indispensables par les spécialistes et de l’autre, ceux qui ne le pourront pas.
Le professeur Joël Ankri (hôpital Sainte-Perrine, Paris) pointe également un autre problème. « le risque d’un déremboursement, c’est de faire déplacer les prescriptions vers des produits comme les neuroleptiques, plus dangereux. »
A l’heure où le président Sarkozy entend faire le bilan de son plan Alzheimer trois ans après sa mise en place, il serait incroyable que le gouvernement prenne le risque de porter atteinte à la santé et au bien-être des malades. Dans le contexte de crise économique, il semble pourtant qu’il en prenne le chemin.
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