La guerre des éléphants se poursuit au parti socialiste malgré la désignation de François Hollande pour la prochaine présidentielle. Mauvaise perdante après sa claque du second tour, Martine Aubry s’en est prise à Arnaud Montebourg et Bertrand Delanoë lors d’une interview de Libération… une interview que le quotidien de gauche a curieusement choisi de raboter quelques heures après sa publication pour enlever les passages polémiques.
Libération, Pravda du PS ? On peut se poser la question en voyant que les pans les plus polémiques d’une interview de Martine Aubry ont été soigneusement retirés d’un article, plusieurs heures après avoir été mis en ligne sur le site du journal. Des passages dans lesquelles la maire de Lille, sans doute encore sous le choc de sa bérézina électorale, mettait des coups de griffe à quelques camarades.
A commencer par Arnaud Montebourg, dont le ralliement en faveur de François Hollande a précipité la chute de la maison Aubry… et que la première secrétaire du parti accusait d’avoir « déstabilisé ses troupes » en ne la choisissant pas et en se ralliant à François Hollande, pourtant jugé moins à gauche… Une agressivité qui n’apparaît toutefois pas dans les colonnes de Libé.
Autre éléphant visé par les attaques d’une Martine Aubry quelque peu aigrie, Bertrand Delanoë. Le maire de Paris, qui s’est opposé aux parachutages d’écologistes dans des circonscriptions qu’il a mis des années à conquérir à la droite, n’est pas épargné par la première secrétaire du PS, qui est à l’origine de l’accord PS/EELV.
« C’est dans les grandes métropoles que les Verts font leur meilleurs scores, c’est là qu’il fallait leur donner des postes si on veut un accord avec eux. Même si je peux comprendre que Bertrand Delanoë et Gérard Collomb n’aient pas souhaité voir arriver Cécile Duflot ou Philippe Meirieu. Mais, si les Verts n’ont pas à choisir leurs circonscriptions, nous n’avons pas à choisir leurs candidats », a indiqué dans un premier temps Martine Aubry… avant que Libération ne propose une version édulcorée de ses déclarations et de n’évoquer que des «grincements de la part de camarades».