Il en est des mauvais sondages comme des emmerdes. Ils permettent de faire le tri entre les véritables amis et les opportunistes. Si François Fillon n’a pas lâché Nicolas Sarkozy, ses propos ambigus sur sa « disponibilité » pour l’UMP en cas de défaite ne fleurent pas bons la franchise et la rectitude.
Une trahison en douceur ? Les propos du Premier ministre s’y apparentent, mais tout en laissant planer le doute et l’ambiguïté… au cas où. Au cas où les mauvais sondages venaient à se retourner et que le discours de Nicolas Sarkozy redevenait audible. Ou l’art de quitter le navire tout en y conservant une attache.
Il est un peu déplorable pour un Premier ministre qui a porté pendant cinq ans le poids d’une politique que la postérité jugera, de se dédire en douce à deux mois du scrutin parce que les sondages ne donnent pas le président sortant gagnant. Un manque de courage et de panache qui n’honore pas un Premier ministre qui n’aura pourtant pas à rougir de son bilan et de l’action du président sortant.
Mais les politiciens sont ainsi faits qu’ils prévoient toujours le coup d’après au risque de se perdre dans celui qu’il reste à jouer. Dans son envie manifeste de ravir l’UMP à Jean-François Copé, François Fillon pourrait perdre la tête (et la mairie de Paris) en cas de victoire de Nicolas Sarkozy… et même en cas de défaite.
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