Parrainages de Marine Le Pen : la démocratie aux forceps

On ne saura jamais s’il y a eu effectivement une part de bluff dans les difficultés affichées par Marine Le Pen pour obtenir ses 500 parrainages, mais sa candidature est une évidence démocratique. Le simple fait qu’une candidate rassemblant plus de 15% des intentions de vote rencontre de tels obstacles pour se présenter est un scandale qui montre les limites du système.

La démocratie à dimensions variables ne peut plus durer. Il est profondément choquant qu’une candidate de premier plan ait dû batailler jusqu’aux derniers jours pour réunir ses parrainages… a fortiori lorsque l’on voit que Jacques Cheminade ou Nathalie Arthaud, tous deux à moins de 1% dans les sondages, voire Eva Joly et ses 2,5%, ont passé l’obstacle sans encombre.

Acceptons une fois pour toutes les règles du jeu démocratique. Un électeur sur six s’apprête à voter pour Marine Le Pen et il n’y a rien d’ignominieux là-dedans. Ce qui est inacceptable c’est de tenter de bâillonner un parti politique qui de toute évidence représente une frange non-négligeable de l’électorat français sous prétexte qu’il serait « raciste et franchouillard » : en gros, les électeurs du FN seraient des beaufs incapables d’être de bons citoyens.

Cette mentalité de bobos parisiens a fait assez de mal à la France et on ne peut que saluer la volonté de Nicolas Sarkozy de sortir de ce mépris de classe qui empoisonne depuis trente ans la vie politique nationale. Combattre politiquement Marine Le Pen et le Front National, démontrer que les propositions de la candidate ne sont ni sérieuses ni applicables, trois fois oui ! Diaboliser et nier ses électeurs, plus jamais !