
Si à droite, nous avons bien compris les raisons pour lesquelles nous avons perdu cette élection présidentielle, les socialistes ont, bien évidement, fait la même analyse et la bataille pour les législatives a commencé dès les résultats connus. Le but étant de maintenir la pression sur les électeurs du FN tout en caressant dans le sens du poil les socialos-écolos-bobos-cocos.
Tout d’abord, la Bastille avec ces drapeaux qui ont choqué une grande majorité de Français mais qui n’ont suscité aucune réaction de notre président fraichement élu. Les photos qui ont immortalisé « cet événement historique », selon les commentateurs, ont pourtant fait le tour du monde.
Symboles troublants pour « le président de tous les français », justement.
Ensuite, nous avons eu la constitution du gouvernement concocté tout spécialement pour les élections législatives.
Ah, il a pris le temps notre Mr Normal. Tout a été calibré, pesé, on ne pourrait pas en mettre une ou un de plus.
Puis ont suivi le festival des couacs et des déclarations à l’emporte pièce. Mais c’est à se demander si tout ceci est vraiment improvisé ?
Petite liste non exhaustive :
-Mme Taubira, sa première visite à des détenus et son intention de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs ;
-Mr Ayraut et ses récépissés pour contrôles de police ;
-Mme Duflot et la dépénalisation du cannabis ;
-Yamina Benguigui et ses prises de positions pour les emplois réservés aux immigrés.
Et maintenant, nous avons l’exclusion de Marine Le Pen des consultations de François Hollande, alors qu’il reçoit tous les autres chefs de partis politiques. Mais comme c’est curieux, juste avant le premier tour des législatives ! Pour faire réagir des français qui veulent déjà renverser la table, on ne peut pas choisir meilleure stratégie.
Nous avons là du grand art, digne du maître incontesté en la matière, Mitterrand. Le parfait dosage entre le morceau de sucre pour récompenser un électorat qui a besoin de signaux favorables et le coup de fouet pour maintenir aux aguets et en état de veille, les électeurs du FN. La faim, au PS, justifie toujours les moyens.
Je me suis aussi toujours demandée pourquoi le front national tapait aussi fort sur Nicolas Sarkozy et aussi peu sur François Hollande.
La réponse me fut donnée à l’occasion d’une interview de Louis Aliot, le lieutenant (et compagnon) de Marine Le Pen, invité de l’émission de Zemmour et Naulleau (1er juin 2012). Ce grand patriote confiait aux journalistes son souhait de voir François Hollande respecter sa promesse d’instituer «une part de proportionnelle» aux élections législatives.
Et bien voilà pourquoi les attaques étaient si violentes pour l’UMP puisque ce parti est contre ce mode de scrutin. Il serait peut être urgent de revoir notre position avant que l’irréparable soit commis.
Le bébé FN que Mitterrand nous a mis dans les bras n’est pas issu des valeurs et des idées de la droite mais consécutive à des stratégies mesquines du grand maître.
Je pense qu’il est temps pour l’UMP d’arrêter de porter la responsabilité de cette formation politique à lui seul et pour ceux qui pensent ce parti illégitime et anti-démocratique, ils n’ont plus qu’à le dissoudre ! Après, de là à penser que PS et FN aient passé un petit accord stratégique (même implicite), nous n’en sommes pas loin puisqu’ils ont en commun le même objectif.