
Les historiens se pencheront un jour avec délice sur la construction médiatique de la campagne de 2012. La presse voulait à tout prix se débarrasser de Nicolas Sarkozy… au risque de grossir les traits de sa personnalité jusqu’à la caricature et de relayer toute rumeur sans fondement pouvant l’affaiblir. Le Monde reconnait aujourd’hui dans un entrefilet que l’ancien président n’avait rien à voir avec le Karachigate.
Sarko facho. Sarko ultra-libéral. Sarko jusqu’au cou dans les affaires. Ce tryptique un brin simpliste a servi de seul et unique argumentaire à la gauche et aux médias au cours de la campagne présidentielle. La gauche a triomphé dans les urnes… et Manuel Valls s’échine à expulser d’avantage de Roms que ses devanciers UMPiste tandis que Pierre Moscovici fait la roue devant le Medef.
Restait ces perpétuelles accusations, relayées dans les organes officiels de la presse de gauche (Le Monde, Mediapart, Libération, Le Nouvel Obs,…), autour des « affaires ». La première d’entre elles, et la seule concernant directement Nicolas Sarkozy, était celle du Karachigate (contrats d’armement avec le Pakistan).
Alors que les médias, et Le Monde en particulier, ont affirmé pendant des mois que « la bande à Sarko » était au coeur de cette affaire et que le président de la République aurait fait financer la campagne de 1995 d’Edouard Balladur par ce biais, Le Monde nous révèle enfin (mais un peu tard), que non seulement Nicolas Sarkozy n’avait non seulement rien à voir dans ce dossier, mais qu’il s’était même opposé à la signature de ce contrat.
Un démenti total et intégral qui ne semble pas émouvoir les journalistes du Monde, qui continuent à affirmer que cette affaire était « objectivement embarrassante » pour Nicolas Sarkozy : autant dire qu’ils avaient bien raison de la ressortir comme par hasard au beau milieu de la campagne présidentielle.
Que la gauche ait usée de toutes les ficelles de la rouerie et de l’immoralité politique pour remporter une élection est finalement de bonne guerre. En revanche, que les médias se soient à ce point (et sans une once de recul) compromis dans cette aventure de déstabilisation politique pose de lourdes questions sur l’état de la démocratie française.
Vous oubliez un vecteur de la gauche dans votre article, car une faible part des français lit alors que France Télévison esttrès regardé et complètement inféodé aux syndicat de journalistes de gauche très très proche du pouvoir !
Le souci principal n’est pas que la presse manque d’éthique, quand il est admis que la politique puisse tromper son monde parce que ça fait partie du métier (alors qu’en fait le politique se doit lui aussi d’un minimum d’honnêteté). Non ce qui est grave c’est bien cette collusion entre les pouvoirs qui n’a rien de démocratique. On ne parlera même pas du nombre de couples mixtes qui incarnent cette complicité pathétique. Politiques et journalistes enfermés dans leur microcosme parisien pour mieux frayer ensemble en oubliant les réalités nationales mériteraient d’être fermement remis à leur vraie place.