Grenoble : regarde moi dans les yeux ! Ah non alors !

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Photo : Loin des yeux

Ce jour là , les média , avaient subtilement réparti les spécialistes patentés, pour donner au bon lapin en train d’avaler en vitesse son café avant de replonger dans l’enfer du lundi, la grille de lecture apaisée du drame de Grenoble.

Et lui suggérer ce qu’il convenait de penser des rixes… Tout ceci dans le cas où il aurait mijoté à l’abri de sa calotte crânienne, des mauvaises pensées pas jolies sur le sujet ! Mais des rixes qu’il ne faut pas appeler des rixes, a-t-on appris avec un béat étonnement dès le préalable; de ce qui ne relève pas non plus des règlements de compte, ni de conflits commerciaux, ni des luttes pour le territoire, bref finalement de ce dont on ne doit pas prononcer le nom, style Voldemort dans Harry Potter !

Ce rien du tout n’ayant donc pas de nom, n’a d’ailleurs pas plus de motif, (on voit ici tout l’intérêt d’inviter ces thérapeutes du mal social, comme ils s’intitulent parfois avec une componction bien sympa, ma foi ..), pas de motif donc à l’exclusion de la nouvelle formule magique : « C’est une affaire de mauvais regard « !

Et le tour est joué Roger, car on évacue ainsi du même coup tout ressort, factuel ou fantasmé , qui pourrait déranger(on allait dire démailler, ma chère ) « le tissu social  » ou qui pourrait laisser croire que quelque chose de sérieux ou de signifiant voire de précurseur, pourrait se révéler dans la multiplication de ces tragédies… Il est vrai que lorsque l' »on » n’a aucune explication à donner autre que celles qui pourraient coûter à ces « on  » leur poste douillet, dans une agence publique bien chauffée, la thèse du mauvais regard entre petits frères, ayant entrainé l’intervention musclée, puis vengeresse, oh combien, des grands frères, n’est finalement pas plus idiote que le « c’est un drame de l’oisiveté « , succédant au « drame du chômage » ou au drame « du racisme  » ce dernier argument commençant à faire sourire même les Plus naïfs benêts, enfin on l’espère .. ..

Donc il n’y a rien qu’un mauvais regard… et au Journaliste qui faisait quand même remarquer (mais de quoi il se mêle !) que « de son temps « (20 ans en arrière précisa-t-il ), les mauvais regards ne se traduisaient pas par des lynchages à armes blanches, l’observateur des tensions imaginaires (ou d’un nom approchant) répondit en résumé : et bien aujourd’hui c’est comme ça (!) ; ou quasiment !

On n’aurait nulle envie de s’étendre sur ce catéchisme, si benoitement révélateur de notre douce époque, si ce n’était que « l’explication apaisée et démineuse  » se révélait finalement plus terrifiante que les plus funestes commentaires : puisque désormais en effet c’est « pour rien » que le citoyen serait conduit à laisser toute espérance en une vie qui ne soit pas menée par l’union hideuse de la loi de la jungle et de la roue de la fortune…

Ah si pardon pas pour rien, pour un regard ! C’est à dire ce qui n’est pas, par nature, objectif, mais dépend de l’interprétation de l’effleuré du regard, quand ce n’est de son humeur… On voit combien l’on est rassuré par la vie qui nous attend, nous citoyens pacifiques et policés, élevés dans le respect des autres, respect qui n’allait pas tout de même pas, jusqu’à à raser les murs en regardant le sol !

Dommage que le journaliste n’ait pas sollicité in fine de l’ineffable spécialiste, la démonstration mimique à l’appui, de ce qui est un bon ou un mauvais regard, manière de pas mélanger les genres et de contrôler à l’avenir ses mouvements rétiniens les plus suspects…

Qui a dit déjà : »tous les jours la vie devient plus facile, tous les jours la vie devient plus belle »! Irréfutable !

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A propos de l'auteur Alexandrov

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