

L’Europe a tellement fait pour la paix qu’elle redonne vigueur à un nationalisme qu’on veut faire passer pour égoïste. En Belgique, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni, le riche Nord ne veut plus payer pour le pauvre Sud et entend faire sécession. Mais ces situations sont pour les intéressés, soit le reflet d’une revendication nationale antérieure (Flandre), soit un moyen de pression sur l’Etat central (Ecosse, Catalogne, Pays Basque, Padanie), parfois les deux et souvent renforcées par un égoïsme libéral poussé à l’extrême.
La Belgique via La Libre Belgique
Les élections communales de dimanche dernier ont fait de la N-VA (Droite nationaliste) le 2e parti de Flandre à travers une percée spectaculaire. Bart De Wever, charismatique leadeur du parti, s’est emparé d’Anvers, la 1ère ville de Flandre et 2e ville de Belgique dirigée depuis 80 ans par les socialistes, alors que le maire sortant Patrick Janssens pouvait de l’avis de tous, s’appuyer sur un solide bilan. Une victoire de la N-VA aux législatives de 2014 ouvrira la voie à une nouvelle réforme de l’Etat : la confédération ou l’indépendance ?
Le Premier ministre britannique David Cameron a signé un accord avec le Premier ministre écossais Alex Salmond, autorisant l’organisation en 2014 d’un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Les écossais, s’ils plébiscitent le parti nationaliste écossais, sont cependant une minorité à vouloir obtenir leur indépendance.
Une coalition nationaliste devrait prendre le contrôle de la région suite aux élections régionales au Pays Basque. Si le PNV (centre droit modéré) obtient la majorité relative, il va devoir se résoudre à une alliance avec les indépendantistes du EH Bildu (gauche nationaliste), considéré comme la vitrine politique de l’ETA. Toutefois, l’indépendance du Pays Basque n’arrive qu’en 7e position des priorités des basques.
François Hollande a déclaré au détour d’une interview accordée au Monde que la crise de l’euro est sur le point de s’arrêter. Le président de la république a également annoncé que la France ouvrirait le chantier de l’Europe politique en 2014, après les municipales et sénatoriales. Fragilisé par une Vague Bleue municipale qui fera basculé le Sénat à droite, pas sur que l’Elysée se risquera à confisquer sa souveraineté au peuple français pour faire la fédération germano-européenne.
Aperçu Viviane Reding, l’anti-sarkozyste commissaire européenne à la justice, participant au débat sur les orientations budgétaires européennes à l’Assemblée nationale, à peine une semaine après que la France ait renoncé à sa souveraineté budgétaire. Cette ingérence n’est pas sans rappeler la présence dans l’hémicycle de diplomates américains au moment du vote d’adhésion à la Communauté européenne de défense, adhésion refusée par le parlement en 1954.
La Grèce via Le Journal du Siècle
Kostas Mousouroulis, ministre grec des Affaires maritimes, a repris une proposition faite par les émissaires de l’UE et du FMI consistant à « déplacer les habitants des îles comptant moins de 150 habitants vers des lieux plus accessibles ». Tollé politico-médiatique dans un pays au cœur maritime, historiquement opposé à la Turquie au sujet de la souveraineté de nombreuses petites îles grecques proches des côtes turques. Une plaisanterie de mauvais goût tant elle rappelle la proposition d’un député allemand libéral, préférant en 2010 au vote d’un énième plan d’aide à la Grèce, la vente d’îles grecques à l’Allemagne.
Le Panama via Le Huffington Post
Ricardo Martinelli, président du Panama, a émis l’hypothèse de voir son pays utiliser l’euro, aux côtés du dollar américain. L’Islande, empêtrée dans la crise de 2008, avait officiellement demandé l’autorisation d’adopter la monnaie unique, ce qui lui avait été refusé. Les seuls Etats non membres de l’UE à pouvoir utiliser l’euro sont les micro-Etats européens et les faibles Etats balkaniques : Monaco, Andorre, Saint-Marin, Vatican, Monténégro et Kosovo.