Une semaine en Hollandie, 9

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Photo : Patrick Peccatte

Cette semaine a vu les ministres se calmer (un peu) dans la cacophonie gouvernementale, mais pas l’étalage de leur incompétence. A commencer, et ça devient une habitude, par le 1° d’entre eux… Petit worst of de la semaine en Hollandie…

Duflot, c’est de moins en moins rigolo : Mercredi on a appris que les Sages, petit nom donné aux membres du Conseil Constitutionnel, retoquait la loi sur le logement social par notre incomparable Cécile nationale. Pour des raisons de forme parait-il. Donc Duflot n’y connait rien en matière de procédure législative, ce qui n’est pas une énorme surprise en soi. Mais en plus elle est incapable de s’entourer et de se faire aider. L’UMP jubile car elle peut en rajouter sur l’incompétence de l’équipe gouvernementale et on finit par lui donner raison ! Mais comble du n’importe quoi, ce ne sont pas les Sages eux-mêmes qui annoncent cette décision mais le premier ministre en personne, alors même que le Conseil Constitutionnel n’a pas encore statué ! Du jamais vu sous la V° République ! Phénoménal ! Donc Ayrault sait par avance que la loi que sa ministre présente est « inconstitutionnelle », quelle qu’en soit la raison, et il laisse passer… Et il n’attend pas la réponse du Conseil… Obligé de répondre par voix de communiqué à la mi-journée de mercredi, Matignon, pour le moins gêné, reconnait « ne pouvoir ignorer un risque d’annulation pour vice de procédure »… Alors le gouvernement dépose des lois, puis ne respecte pas le travail des parlementaires, risque donc l’invalidation par le Conseil Constitutionnel dont il ne respecte pas non plus ni la procédure ni la parole. Donc la séparation des pouvoirs, rien que ça… Il va falloir un moment donné qu’ils arrêtent de faire n’importe quoi, quand même. Car, à une erreur de procédure parlementaire, Le-prof-d’allemand-qui-aurait-du-le-rester aura ajouté une faute lourde à l’égard des institutions. Dramatique.

Montebourg en sandwich : quelques ministres s’étaient déjà couverts de ridicule ici en arrivant en RER au conseil des ministres, là en se faisant condamner pour tel ou tel délit… Mais faire l’homme sandwich en Une de journal, ça, on ne l’avait pas encore vu. C’est donc une première : un ministre, Montebourg, qui en est réduit à faire de la réclame pour sauver sa tête et accessoirement l’économie française. S’il avait des résultats dans les dossiers Peugeot, Sanofi, Gandrange … on sourirait. Mais quand on se remémore, par exemple, qu’Arcellor Mittal lui a laissé 2 mois pour trouver un repreneur pour ses haut fourneaux de Gandrange, on se dit que si notre économie va mal, ceux qui ont la charge de définir sa destinée ne l’aide pas des masses. Remarquez, poser en marinière, ça a un petit côté moussaillon à bord d’un pédalo… De la suite dans les idées, quoi… A écouter les réactions françaises comme étrangères (Placé et Juppé le jugent ridicule, l’Europe a du mal à le prendre au sérieux), le bonhomme est mal embarqué. Pauvre de nous.

Ça commence à se voir : On ne peut suspecter Alain Minc de copinage avec le pouvoir, en tout cas avec celui-ci. Cela étant, c’est un avis qu’on peut écouter. Quand on lui demande s’il a des raisons d’être optimiste pour notre pays, il répond « qu’il a confiance dans les marchés qui ne laisseront pas les erreurs se prolonger trop longtemps ». Rassurant… Et puis il y a des gens plus proches du nouveau pouvoir et qui l’avertissent également : Laurent Bouvet, ancien collaborateur de Hollande et prochain président du CEVIPOF, entrevoit un risque pour le président de « finir comme Zapatero ». Il souligne que l’ancien premier ministre espagnol a privilégié des réformes « sociétales » (famille, mœurs, immigration) qui l’ont coupé de sa base électorale (classes moyennes et populaires) tout en demandant des efforts fiscaux sans donner ni réponses ni perspectives aux inquiétudes économiques et sociales. Ca vous rappelle quelqu’un ?

Le sexe des anges… et des autres : Énorme sortie (de route ?) cette semaine de notre ministre (si si je vous assure, c’est son titre) du droit des femmes. D’ailleurs elle devrait militer pour renommer son ministère « Droit des LGBT » pour Lesbiennes, Gays, Bi et Trans. Elle pense, sans rire, que nos manuels scolaires devraient s’étendre, le mot est choisi, sur les orientations sexuelles des personnages illustres de notre histoire et de notre culture. Rimbaud était gay, que cela se sache !! On touche au sublime ! Alors on se permet un petit conseil à cette merveilleuse Najat : quitte à s’intéresser aux pratiques sexuelles de nos auteurs, il faudrait également, regarder un peu comment se comportaient dans l’intimité les figures marquantes de notre Histoire. De Gaulle pratiquait-il Yvonne en missionnaire ? Les livres d’Histoire devraient le spécifier, non ? Est-il vrai que Simone de Beauvoir ne rechignait pas à tester certaines de ses élèves féminines avant de les refiler à son compagnon, Jean-Paul Sartre ? Cet aspect un peu nauséabond de leur vie intime intervient à quel moment dans l’étude de leurs œuvres respectives : un peu avant La Nausée, ce serait légitime, non ? Pendant ce temps-là, Peillon lance une réflexion sur l’enseignement des sexualités dès le primaire ! Donc nos enfants, à partir de 6 ans, plutôt que de se concentrer sur les savoirs élémentaires que sont lire, parler, écrire, compter, pourront aborder des sujets structurants comme la sodomie, le cunnilingus, l’échangisme… Peut être qu’à cette occasion Florence Lamblin va pouvoir se racheter une conduite : vous savez, l’élue parisienne EELV mise en cause dans une affaire de blanchiment dans un trafic de drogue, est aussi administratrice d’un site de sex-toys écolo. Si elle décrochait le « juteux » contrat d’équipement de toutes les écoles primaires de France…. Intellectuellement et politiquement, on est en train de sombrer, là, non ?

On n’est jamais mieux servi que par soi-même : Le 1° de la classe du gouvernement, le moins mauvais pourrait-on dire, Valls, s’illustre cette semaine avec une suspicion d’intervention policière à titre privé. Rien que ça ! En effet, Madame son épouse aurait été incommodée au moment de faire ses courses dans une superette de la rue de la Roquette, non loin de chez elle, par des roms et autres SDF un peu avinés. Aussi le Commissariat concerné aurait ressorti une circulaire de 2008 pour déloger les inconvenants à la demande express du mari-ministre de la police. Mme Valls pourra donc vaquer sereinement dans son quartier, sans être importunée par une misère sociale décidément bien impudique ! Mendier, je veux bien, mais pas en bas de chez moi, quand même ! Si cette intervention est vraie, c’est très grave ; si ce n’est pas vrai, il semblerait qu’on cherche à nuire au chouchou des français… C’est qu’avec de tels niveaux de popularité, il fait forcément des jaloux… Faudrait qu’on épluche les appels entrants du commissariat… Tu vois pas qu’on trouve le numéro de l’Elysée ?

La caractéristique de Simplet, c’est qu’en toutes circonstances, il est satisfait ! Après le sommet européen du début de semaine, Normalito 1er s’est dit pleinement satisfait des « avancées de l’Europe » qu’il aurait réussi à la « réorienter »… Comme on connait un peu le personnage, on est dubitatif et on regarde ce qui a été effectivement décidé. En réalité, l’Allemagne a obtenu tout ce qu’elle a souhaité obtenir sans rien céder ou presque : le contrôle de ses banques régionales reste dévolu à la Bundesbank d’une part et l’aide apportée aux établissements financiers en difficultés ne sera pas versé avant fin 2013 d’autre part… Autrement dit, après les élections allemandes. Quant aux Eurobonds, toujours le pas le moindre début d’une idée d’un projet dans ce sens. On se demande donc bien où notre Président a trouvé des raisons de s’auto-congratuler ! En clair, ce qu’il ressort de ce sommet : d’ici les élections allemandes, Merkel ne fera que ce qu’elle jugera utile de faire en vue de sa réélection. Et après cela, sachant qu’elle a de grandes chances d’être reconduite, c’est Hollande qui sera (encore plus) fragilisé : son mandat sera le plus avancé et on peut légitimement penser que sa situation personnelle dans l’opinion ne sera pas vaillante. Et il comptait réorienter quoi, exactement, le bonhomme ?

La boule de cristal : depuis cette semaine, on décrypte désormais clairement la stratégie présidentielle : il s’en remet aux événements. Pas de choc autre que fiscal, que du consensus. Il attend désormais, le dos rond, une hypothétique reprise de la croissance, qu’il imagine (rêve ?) en 2013. N’a-t-il pas jugé cette semaine que « le pire de la crise était derrière nous », à l’exact opposé d’ailleurs de ce que considèrent, pêle-mêle : le FMI, l’OCDE, l’OFCE, l’OMC, l’Europe, les patrons, et de plus en plus d’économistes ? Les conditions de sorties de crise sont de plus en plus illusoires : plus les pays s’engagent dans l’austérité, plus l’Euro s’apprécie, ce qui rend difficile (voir impossible) une reprise des exportations (euro cher + manque de compétitivité = baisse des exportations). D’autant plus que l’Euro se cale sur les performances de l’économie la plus forte, l’Allemagne. Quand on sait que l’on commence à parler, très officiellement, de récession en France en 2013, autour de 1,2% de contraction du PIB, on se dit qu’on n’a sans doute jamais été aussi près du mur mais qu’il n’y en a qu’un qui ne le voit pas… De plus, quand nos créanciers jugeront que nos copains du Sud, l’Espagne et l’Italie seront engagés dans la bonne voie, celle du désendettement, c’est la France qui fera office de canard boiteux, risquant de replonger le continent dans la crise… D’ailleurs, à l’assemblée annuelle du FMI, Moscovici a été assailli par ses homologues avec une question, une seule : les réformes de structure, c’est pour quand… Il a du leur répondre : « les économies, les gars, c’est pas maintenant… »

La dévalade : notre dessert hebdomadaire, les sondages. Cette semaine, c’est violent : 64% des français sont mécontents de l’action du président (OpinionWay, Le Figaro). Donc avec 36 % de satisfaits, ça nous le met au niveau de Sarkozy en janvier 2012… Où s’arrêtera-t-il ?
Allez, bon weekend et bon courage !

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A propos de l'auteur nikkopol

4 réactions à “Une semaine en Hollandie, 9”

  1. Super et cela fait du bien !! surtout que AUBRY la mère tape dur vient de leur dire à Toulouse de tous « garder la nuque raide » j’ai bien dit la NUQUE !!! attention à toute déformatIon qui risquerait de mettre en péril nos valeureux ministres et le Bidochon déjà très tourmentés avec les gays et le reste ….

  2. Comme je l´ai écris mainte et mainte fois, en France nous avons un parti socialiste et non pas un parti social démocrate.
    La seule différence avec le communisme est que le socialisme pense arriver á le MEME société par des reformes et les communistes par la révolution.
    Donc rien d´anormal chez nos « bons » socialos, le langage est le langage de la lutte des classes soft, mais le but reste le socialisme.
    Socialisme ou liberté l faut choisi!!

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