

Arnaud-le-kid repris de volée après une sortie qui tient plus d’une logique soviétique que d’un ministre d’une économie de marché, les verts en pastèques de la politique française, Vincent Peillon transparent quand ça l’arrange et l’étau qui se resserre sur Normalito 1er… petit worst of de la semaine en Hollandie.
Arnaud-le-Kid ! Cette semaine le flamboyant Ministre de l’Industrie rebaptisée, s’est fait méchamment redressé. On savait qu’il n’aurait à peu près que la parole dans un ministère sous la coupe du duo libéral Moscovici – Cahuzac et sur un secteur sinistré. Lundi, dans une interview aux Echos il reconduit Mittal à la frontière aussi facilement que son collègue de l’intérieur renvoie un Rom marseillais. « La France ne veut plus de Monsieur Mittal », clame-t-il. Sortie qui ne surprend à peu près personne dans ce pays, en tout cas pas la presse, hormis Mme Parisot, estomaquée et catastrophée. Mardi, il agite le chiffon rouge de la nationalisation, ce qui déclenche une liesse sans borne dans le monde syndicaliste français qui n’en croit pas ses oreilles… Les métallos se pincent pour être sûr de ne pas rêver, Mélenchon aurait embrassé Pierre Laurent sur la bouche (on n’a pas les images…), Thibault serait allé fleurir la tombe de Georges Marchais. Vous dire si tout ce que la France compte de théoriciens collectivistes se roulait par terre. Mercredi, à l’Assemblée, il sort de sa poche un mystérieux investisseur qui mettrait, au bas mot, 400 millions d’euros d’investissement dans l’outil de Florange. Jeudi, curieusement, il la ferme. Peut être qu’après avoir vu le ministre en marinière, Mr Mittal aurait exigé de ne plus parler au mec du téléachat… D’ailleurs vendredi, c’est Ayrault qui l’ouvre : démenti sur la nationalisation, pas de repreneur « crédible », pas de plan social mais de « simples » surpressions de postes (ouf!), investissement minimal… et fermeture des haut fourneaux donc. On savait que l’avenir du Baron de Montebourg se jouerait dans sa capacité à claquer violemment la porte d’un gouvernement jugé, forcément, « libéral, mondialiste, européiste ». Il vient de rater une occasion.
Symptôme Florange : la gestion du cas Florange est malheureusement symptomatique de la situation pour le moins bancale de l’exécutif. Fidèle à sa tradition de synthèses, Normalito 1er a voulu flatter le dur (en laissant Montebourg gesticuler) pour finalement décider… mou (l’accord qui n’en est pas un). Résultat, les syndicats se sentent « trahis », la gauche dure pilonne l’abdication du gouvernement devant Mittal, au sein du PS et du gouvernement certains regrettent les choix (Filippetti en tête), Montebourg a mis un avoinée au président et au 1° ministre (à lire sur le site du Point, édifiant) pour arriver à un bourbier médiatico – politique. Le pire, c’est que cette triste situation aurait du permettre à la France de définir une stratégie industrielle en acier trempé, et s’il fallait en passer par une phase transitoire de nationalisation, pourquoi pas. Au final, aucune vision, une gestion à la papa de 620 emplois à court terme qui risquent d’en couter plus de 20 000 à moyen terme, et une stratégie industrielle en fer blanc… Pour être honnête, avec l’élection de Hollande, on s’attendait au pire, mais pas à ce point-là.
L’attaque des pastèques. Les élus EELV se rapprochent de plus en plus de leur pendant potager, à savoir la pastèque : verts dehors, rouges dedans ! On les savait prêts à tout pour faire tomber le vieux mythe réactionnaire de la famille, c’est chose quasiment faite avec cette hypocrisie de mariage pour tous (qui ne concernera qu’une minorité d’activistes communautaires, répétons-le), les voilà avec Duflot qui s’en prennent à l’Eglise accusée de ne pas en faire assez pour les SDF ! Alors même que le Diocèse de Paris est très actif pour aider les plus démunis. En fait, c’est toute la politique du gouvernement qui tient dans cette sortie inique : désigner des boucs émissaires, pointer des responsables, des mauvais français, des coupables. Après les banquiers, les patrons, les riches, les entrepreneurs, les retraités nantis… Voilà les cathos. En même temps, l’énervée d’EELV est cohérente : elle a été pour le moins discrète lors du massacre samedi dernier de 10 chrétiens, égorgés au nord du Nigeria… Déjà qu’elle a mis fin, au moins dans les mots, à la garantie de la propriété privée, garantie qui figure pourtant dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, bientôt elle va encourager la délation contre les multi-propriétaires. Imaginons ce que cela donnerait :
«Cher Service Administratif de la Solidarité Expropriatrice. Je vous informe que mon voisin, qui s’appelle Charles Hubert de Machin de Quelque chose, dispose d’un logement dit « de week end et de vacances » (cette personne n’a aucun scrupule et travaille du lundi matin 8h au vendredi soir 19h dans une entreprise privée…) en Normandie, logement injustement perçu lors du décès de ses ascendants qui auront du spolier de leur vivant quelques travailleurs normands. Aussi je porte à votre connaissance qu’il serait légitime de confisquer ce bien dans les meilleurs délais au service d’un Sovkhoz laitier ou d’un centre de redressement de la pensée pour jeunes capitalistes. Votre dévoué, Un inconnu qui vous soutient. PS : J’imagine que cette démarche citoyenne va me permettre de compléter ma Carte de Bon Citoyen, à laquelle il ne manquait que 50 points pour arriver au grade d’Adjudant Bien Pensant, et que je pourrai disposer dans les meilleurs délais d’un logement en location certifié « Ville de Paris »à environ 12 € du mètre carré, à l’instar de celui occupé par Mme Taubira ».
On y vient tranquillement, les amis, je vous le dis. En tout cas, si le contenu d’un tel courrier relève-pour l’instant- de la fiction, l’information sur le logement de Mme Taubira est, elle, rigoureusement exacte (parue dans Le Parisien).
Le Vert est dans le fruit… rouge: nous avions écrit ici il y a quelques temps que les énervés de la gauche jouaient aux vases communicants : un électeur vert est un souvent un ancien rouge. Et un électeur rouge est un vert qui s’ignore… Dans le langage politicien et surtout dans les calculs de notre « Che du Xème arrondissement », les déçus d’EELV sont du pain béni pour le Front de Gauche. J’avais alors invité mes chers lecteurs à surveiller les saillies du leader de l’Autre Front, devenues très écologistes. Il aura été rapide. S’affichant en 1° ligne des activistes écolos sur le site de l’Ayrautport de Notre Dame des Landes, il n’hésite plus à attaquer frontalement EELV qui représenterait, selon lui, la « préhistoire de l’écologie politique ». Placé rétorque qu’il ne fait que de l’écosocialisme… Bref, les couteaux sont sortis. Premiers coups de canifs prévus aux municipales 2014. Enfin une bonne nouvelle…
La morale à géométrie variable de Najat. Notre formidable ministre des droits des femmes (si, je vous assure, elle est ministre…) ne comprend pas les inquiétudes liées aux investissements prévus par le Qatar dans nos banlieues. « Autour du Qatar, un certain nombre d’inquiétudes se sont manifestées, qu’objectivement, à titre personnel, je ne comprends pas, parce que c’est du business », a-t-elle déclaré. « Franchement, on a toutes les raisons de se réjouir que ces pays qui ont de l’argent viennent investir chez nous ». « C’est vrai qu’il y a un malaise avec un certain nombre de pays », a-t-elle dit. Mais « si on veut que tout ça avance dans de bonnes conditions, il faut relativiser les choses, expliquer que le Qatar est un État parmi d’autres qui viennent investir en France ». Pendant ce temps-là, un poète Qatari, Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib a été condamné à perpétuité pour un hommage à la révolution tunisienne. Rien que ça ! La justice Qatari lui reproche d’avoir écrit en 2010 un poème critiquant l’émir. Mais la véritable raison de son arrestation, selon des militants du Golfe, serait son « Poème du jardin », écrit en 2011, qui rend hommage à la révolution tunisienne. Il y exprimait l’espoir que ce changement touche d’autres pays arabes, clamant « nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive ». Bam, prison à vie pour atteinte à la sûreté de l’Etat ! Remarquons néanmoins que le poète en question n’a pas eu le bon goût d’être une femme. Sinon, qu’est ce que l’émir aurait entendu de la part de notre ministre (j’vous assure qu’elle l’est…).
La transparence, oui mais seulement quand ça nous arrange : Vincent Peillon à l’Education Nationale, on allait voir ce qu’on allait voir ! Finis les rapports commandés par ses prédécesseurs qui restaient dans les tiroirs. Désormais, tout rapport sera publié. Pour faire avancer le débat. Na. Mais ça c’était avant. Parce que cette semaine, on a eu un sourire gêné sur la non-publication d’un rapport concernant le dispositif Ciotti relatif à l’absentéisme des enfants en classe. Cette loi, votée en 2010 et abrogée en octobre dernier, rendait systématique la suspension des allocations familiales « en cas d’absentéisme scolaire injustifié et répétitif d’un élève. Or ce fameux rapport est beaucoup plus nuancé que le constat « d’inefficacité » avancé par le ministère et les parlementaires pour justifier l’abrogation de la loi. En effet, il précise que « la menace de la suspension des allocations familiales peut s’avérer efficace pour lutter contre l’absentéisme scolaire, relève le rapport. La chaîne qui va du premier signalement d’absence à la menace de suspension peut être utile dans la mesure où elle exerce une pression forte sur les parents pour que leur enfant revienne en classe ». On comprend qu’idéologiquement, un tel rapport n’aille pas dans le sens attendu par le ministre et les gardiens de la bien-pensance…
L’étau se resserre… Cette semaine aura vu le monde entier alerter sur la situation de la France et surtout sur la direction qui est prise par l’exécutif. Il n’y a que notre presse qui serve gentiment la soupe au président, alors que les journalistes anglais et allemands tirent à boulet rouge sur la « trajectoire hollandiste» de notre économie. Pire, cette dernière nous oppose désormais à la vertueuse Italie, en proie à de nombreuses difficultés structurelles mais que les dirigeants ont le courage de réformer en profondeur ! Vendredi matin d’ailleurs c’est un italien, Mario Draghi, patron de la BCE, qui est venu faire une radio (Europe 1) pour d’une part essayer de rassurer les milieux d’affaires français et d’autre part rappeler aux dirigeants français l’urgence des réformes. Sous entendu, si la France ne fait pas ce qu’elle a promis de faire pour redresser sa compétitivité, la zone euro court à la catastrophe. La sortie publique du Président de la BCE est exceptionnelle, inédite même, et chacun a bien compris que l’ensemble de l’Europe avait mis la France sous surveillance…
La grosse commission : La Commission Européenne a rendu cette semaine un rapport, curieusement très peu repris par la presse française. Il est question de la conjoncture française, qu’elle juge catastrophique ; et des perspectives qui sont alarmantes. D’abord Bruxelles affirme que la France a encore perdu des parts de marché à l’international. Ce qui explique son déficit commercial accru, son endettement et l’aggravation de son chômage le mois dernier. Ensuite, et c’est le deuxième point fort du diagnostic de la commission, la France n’a pas donné de précisions sur les économies de dépenses publiques qu’elle compte engager pour financer le crédit d’impôt compétitivité. Ce crédit d’impôt est une bonne chose nous dit la commission, à condition qu’il soit appliqué de façon très simple. A condition aussi, qu’il soit financé en partie par des réductions de dépenses publiques. Le pacte de compétitivité va distribuer 20 milliards de crédit d’impôts aux entreprises, c’est énorme. Ces 20 milliards seront financés pour moitié par des réductions de dépenses ; c’est cohérent. Sauf que le gouvernement est dans l’incapacité d’expliquer aujourd’hui quelles sont les dépenses qu’il va couper. Pour toutes ces raisons, la commission entend bien user du droit qu’elle a depuis peu pour contrôler les lois de finances avant même qu’elles soient votées par les parlements nationaux. Parallèlement à la commission, l’IFRAP a publié une étude qui montre que les économies annoncées de 10 milliards d’euros dès 2013 s’élèvent en réalité à la moitié. Et encore, elles comprennent les conséquences des taux bas auxquels la France emprunte aujourd’hui, alors que rien ne nous dit que cette situation va perdurer, bien au contraire. Quand on vous dit que l’étau se resserre…
Allez, bon week-end et bon courage !
Bravo….à poursuivre !