

Pour Quentin Tarantino, la sortie de « Django unchained » représentait une donne assez simple, c’était « Marche ou crève » ; car après les deux purges catastrophiques que représentaient « Inglorious basterds » et « Death proof » et le mysticisme aveugle dont font preuve les aficionados les plus férus vivant encore dans le fantasme de « Pulp fiction », jamais un nouvel opus du sale garnement d’Hollywood n’aura autant permis à la guerre des tranchées d’atteindre son paroxysme et de renforcer le clivage existant entre les pros-Tarantino raisonnables, espérant voir leur icône de la contre culture se relevant, tel le phœnix, de ses cendres et les antis espérant un nouvel échec de QT (son petit surnom) dans le but de se délecter à le voir dégringoler la pente glissante sur laquelle il s’est lui même mis.
Au final ni l’une ni l’autre des deux parties n’aura vraiment tort ou raison, ceux ayant toujours rejeté le cinéaste en bloc devront admettre que QT a une patte, une maîtrise et un savoir faire ; son univers décalé et sa franche décontraction, par rapport à une industrie Hollywoodienne de plus en plus cloisonnée, font toujours mouche même si, grand bien leur fasse, il ne s’agit que des seuls points auxquels les partisans de la secte Tarantinesque pourront se rattacher tant ils ne voudront pas voir que leur idole de toujours est devenue une personnalité franchement agaçante et pétrie d’auto-satisfaction.
Après les nombreux hommages aux polars Melvillien, à la Blaxpoitation des années 7O, aux films de samouraï et bien d’autres,il n’était guère étonnant de voir QT rendre grâce aux westerns de Leone et Corbucci, genre présent en filigrane dans tous ses films, mais passé un générique assourdissant de 5 minutes, on comprend très vite que la principale référence de Tarantino n’est autre que…lui- même.
Dès lors pas besoin d’avoir fait polytechnique pour comprendre que le réalisateur, tellement sûr de son fait, applique la même recette depuis ses débuts sans craindre l’indigestion et la lassitude du spectateur (Imaginez Bocuse proposant le même repas depuis 1933…),mais plutôt que de s’inspirer de la finesse et du génie de ses premiers films, QT préfère continuer sur la lancée pachydermique de ses dernières œuvres; dialogues interminables et de plus en plus ineptes (incomparables avec le génie antérieur des diatribes de « Reservoir dogs » ou « Pulp fiction »), acteurs en totale roue libre et situations étirées en longueur pour aboutir à ce que l’on a déjà prévu,une pétarade finale où tous les méchants en prendront pour leur grade.
Lorsque l’on comprend que QT ne nous propose ni plus ni moins qu’Inglorious Basterds 2 (mais sans Mélanie Laurent c’est déjà ça), on assiste un peu désabusé à un spectacle où Jamie Foxx, subtilement dépeint au fond comme un black bling-bling de Harlem plus soucieux de ses fringues et de casser du blanc, reprend le flambeau de la figure vengeresse censée punir les bourreaux du passé symbolisés par la caricat…le personnage très très méchant de Di Caprio (il a les dents pourries) dont Tarantino nous fait bien comprendre dans une autre scène qu’il est très très méchant, et dont la seule fonction est d’autoriser un massacre de masse où les erreurs historiques pourront être effacées grâce au merveilleux pouvoir du cinéma…Après les nazis, les négriers ; on imagine sans mal le prochain QT intitulé « Mayflower of the dead » où un apache achèvera de scalper tous les méchants colons venus détruire leurs tribus, bientôt sur vos écrans, tant que ça marche pourquoi changer ? Au fait vous ai-je dit que Di Caprio était très très méchant ?
Passé ce constat on peut quand même s’interroger sur la vision que le réalisateur a de l’Histoire avec un grand « H », proche de celle d’un jeune couillon d’extrême-gauche adepte du système binaire et si en fait « la toile de fond » dont il se sert pour tisser son histoire n’est pas qu’un prétexte pour nous préparer à une déferlante et une fusillade contre les négriers (que l’on devine avant le film) sans être pour autant qualifié d’écervelé accro à la violence gratuite.
Une façon pour un réalisateur qui n’a pas du dans sa vie ouvrir beaucoup de livres traitant du sujet de permettre de tordre à nouveau l’Histoire et d’en faire ce qu’il veut (tant qu’elle correspond à sa vision) tout en sachant qu’il aura les complaisances d’une presse indulgente et de bobos surexcités par avance, à qui l’on fait miroiter une boucherie de nazis et de négriers dans le but de satisfaire leurs pulsions sadiques et de se donner bonne conscience.
Manifestement, dans tous les genres du cinéma, il n’y a que dans l’industrie pornographique où le spectateur (mouchoir en main) peut se délecter à l’avance de ce qu’il va voir en sachant que le réalisateur ne le surprendra plus et satisfera la moindre de ses exigences ; de là à dire que les bobos ayant assisté à Django,n’y sont allés que pour se masturber (sous toutes ses formes),il n’y a qu’un pas que certains s’empresseront de franchir.
Non seulement Tarantino n’est plus subversif mais il agit comme le pire des bien-pensants…
De Django l’on pourra se remémorer quelques scènes bien marrantes, l’interprétation d’excellents acteurs et de vrais moments de grâce digne de ce nom comme à la bonne époque, mais il faut se rendre à l’évidence Tarantino n’est plus, Tarantino ne sera sans doute plus, et au fond Tarantino a t-il un jour été ?
Question provocatrice mais qui tend à percer le mystère des attentes que l’on peut avoir d’un cinéaste qui fut l’une des plus belles émanations des années 90 (un demi-Dieu pour certains),un électron libre amoureux du cinéma capable de tout et dont l’importance dans la culture populaire ne saurait être mise de coté, mais qui à force de se répéter en boucle nous amène au triste constat qu’au fond Tarantino n’a jamais eu grand chose à dire. Il ne s’agit pas de le renier ou de mettre ses chefs-d’œuvre aux orties mais de constater qu’après des années à l’accompagner pour faire des doigts d’honneur et dire « MERDE » au système, les crampes se font ressentir et qu’il serait peut être temps de passer à autre chose.
Mais ne soyons pas vachards et laissons le principal intéressé conclure cette critique en se souvenant de ces paroles datant des années 90 où le jeune Quentin expliquait que « Jean Luc Godard était un réalisateur formidable pour les jeunes découvrant le cinéma mais qu’avec le temps on pouvait s’en lasser ». Peut être pourrait on remplacer le nom de Godard par celui de Tarantino ?
Taratino n’a jamais mérité son succès. Ces films étaient déjà merdiques avant. C’est juste que les gens ont besoin d’un peu de merde dans leur vie, de temps en temps, souvent même, pour se défouler. Entre la dance des canards, celle de Pulp Fiction et le Gangnam Style, je ne vois aucune différence.
Les gens sont incroyablement vides, ça fait peur.
Je suis pas sur que les gens aient besoin de merde, je pense juste qu’on leur dit : « ce truc est génial » et comme ils ont aucun recul et pas le temps d’en avoir ils gobent.
Mais je suis d’accord avec vous, Tarantino c’est de la merde depuis le début.
Ha ! Oui, effectivement, moi j’en suis sûr.
C’est choquant ? Ma formulation n’est peut être pas appropriée, en effet, mais il m’apparaît quand même évident que les gens utilisent en partie les médias, la culture, les jeux, pour se défouler… Et surtout ne pas réfléchir, ne pas s’interroger sur sa nature violente mais lui laisser libre cours.
Comment nommer un truc qui sert à se défouler ? Je laisse ça à votre appréciation. Il y a peut être un certain raffinement dans le défoulement qui m’échappe, ou auquel je ne veux pas participer, malgré mes débordements occasionnels.
D’ailleurs, si nouveauté il y a dans le cinéma de Tarantino, c’est de cet ordre là. Il s’agit d’obscénité, sauf qu’au lieu de parler de sexe, ça parle de violence. Ce n’est même pas un film de baston au sens propre, le but n’est pas de montrer un exploit martial mais juste de la violence, du sang et de la chair éparpillée. Ceci dit, le principe est le même, 90% du film, c’est de la violence, les 10% restant du scénario, c’est pour donner un genre.
De la merde dans un paquet cadeau !
Oui, qu’il retourne vendre des DVD dans sa boutique dont il n’aurait jamais du sortir !
Comme beaucoup d’autres QT a été « inventé » par des médias en mal de nouveautés, de « différent », de diversité.
Ses films ont toujours été très moyens mais il était de bon ton de les encenser pour leur « surprenante modernité ».
Depuis Tarantino fait du Tarantino satisfaisant ainsi un système qui le lui rend bien.
Le dernier Tarantino que j’ai vu est Jackie Brown. Apres quand j’ai vu les 10 premieres minutes de kill bill j’ai laissé tomber. Je pense qu’avec cette suite il avait definitivement perdu la main. Quand j’ai appris la dortie de Inglorious Basterd avec en prime Melanie Laurent, la je crois qu’il signait sa mort. Le film qui sort sur les ecran, Django unchained presente déjà un handicap de départ, A savoir l’affiche, qui parait très aguicheuse, pensez vous avec ces degaines bien fagottées et qui plus est de stars que tout le monde aime. Trop gros pour être du bon cinéma. Il fait dans la même veine que les Spielberg et compagnie.
Finalement, ce que je retiens de cette critique c’est que Tarantino a un talent surestimé. Surement… Je me demande maintenant si elle aurait vu le jour si DJ avait fait un flop.Surement pas.
Donc, le cinéma de QT ne serait qu’un ramassis de contre vérités historiques tous juste bons à exciter les bobos (dont je fais malheureusement bien malgré moi partis puisque j’avoue avoir aimé Django) et les journaleux de gauche. Peut être…
Maintenant, le titre de l’article me laisse perplexe: l’esclavage pour les nuls. Comme si Tarantino, qui ne fait pas de film historique mais des films de genre, devait absolument prendre le parti historique pour refaire l’histoire.
Et d’ailleurs, il faut savoir que Inglorious Basterds est tiré d’un film italien sorti en 1978 et intitulé The Inglorious Bastards. Qui lui même est inspiré par le film les 12 salopards. Lui même inspiré d’un film de Roger Corman, L’invasion secrète. Ces films et plus particulièrement Les 12 salopards ont tous été plus ou moins taxés de fascistes bien qu’antimilitaristes. Mais tous sont considérés comme des œuvres de fiction.
Reprocherait-on à Tarantino de refaire l’Histoire si Hitler n’avait pas été haché menu dans IB et si Di Caprio n’avait pas eu les dents pourries?
Je remarque également que ce qui est reproché en filigrane par Tom c’est l’opposition marquée par le « méchant blanc » vs « le bon noir ». Je tiens à faire remarquer, en parlant de cela que, pour moi, le plus pourri du film reste Samuel L Jackson. Comme si Tarantino, loin de vouloir excuser le négrier, a voulu montrer que le blanc pouvait se faire manipuler par l’Oncle Tom. Donc, pour moi, une partie de la critique ne tient pas. Mais je comprend bien ce qui dérange chez un public soucieux de « certaines valeurs ». Si on reprend la définition même de ce qu’est le « western spaghetti » (puisque c’est dans cette catégorie qu’il faut ranger DJ) voici ce qui est dit: « […]c’est un genre cinématographique qui n’a pour but, ni de près ni de loin, de glorifier les valeurs traditionnelles fondatrices de la nation américaine. Il ne fige pas de mythes de l’ouest, ne glorifie pas la conquête de l’ouest, ne fait pas triompher l’ordre et la loi contre le mal et le chaos… L’individualisme et l’anarchie sont les piliers du monde du western spaghetti : l’ordre est réglé par le révolver, la loi est celle du plus fort. La violence, l’argent et le sexe sont les moteurs omniprésents de l’action. »
Dans DJ, le plus fort c’est finalement le nègre. Dans Le Bon, La Brute et le Truand, le plus fort c’est Blondin. Je comprend maintenant pourquoi ce film est très apprécié par un public assez conservateur.
Que l’on trouve les films de Tarantino maniérés, l’esthétisme tape-à-l’oeil et ses dialogues superflus, je peux comprendre. Que l’on taxe ces même films de « bien-pensants », me parait bien présomptueux. Reproche t’on à Gérard Oury de n’avoir jamais ouvert un livre d’Histoire avant de réaliser la Grande Vadrouille ?
Je me demande ce que donnerait chez 24heuresactu la critique d’un film sur les nazis dont on ne parlerait pas des camps de la mort. Un scandale dans la presse, un plébiscite par Urbon.
Je finirais en disant que j’aimerais quand même que Tarantino arrête de se la raconter avec des films « coupe-coupe » et nous refasse un Jackie Brown qui est pour moi son chef d’oeuvre absolu.
@ Denis
Qu’est ce que tu viens me casser les couilles avec les camps de la mort ?
La question de savoir si les chambres à gaz on existé ou pas, je m’en cogne un peu. C’est de l’ordre du symbole et le fait est que l’épuration des juifs a bien eu lieu, directement ou indirectement. Les débats de cons…
Tu peux parler de la guerre sans parler de l’étoile jaune si tu veux ! Mais je peux aussi parler de l’étoile jaune sans parler de la guerre, dans ce cas. Un antisémitisme sans excuse, facile en somme…
Tu préfères dans ce sens ?
Les conneries, comme d’habitude, c’est comme ça t’arrange. T’es un petit joueur Denis, alors ne viens pas me chatouiller.
Et en ce qui concerne l’esclavage, je ne crois pas m’être exprimé sur le sujet. Tout ce que j’ai dit, c’est que le sujet était prétexte à défoulement. Pas idéologie mais défoulement… Tu peux faire la différence ?
C’est l’auteur qui a parlé d’idéologie, pas moi. Moi, je crois que l’auteur est con comme ses pieds et qu’il se moque bien de savoir pourquoi les gens sont raciste et qu’est ce qui peut les faire changer. Je crois au contraire que son antiracisme est un prétexte pour faire vibrer les pulsions racistes, en les inverser contre soi éventuellement.
J’espère que tu saisis la nuance.
Ton idéologie, le jour où j’y verrai le moindre signe d’intelligence, je te ferai signe.
j’avais oublié à quel point tu pouvais être chatouilleux, mon bon Urbon-la-joie.
Je ne sais pas si tu as encore l’âge de tes artères, mais fait quand même attention de ne pas nous faire une apoplexie précoce. C’eut été dommage de se séparer d’un aussi fin polémiste que toi…
Idéologie de Tarantino : Il n’y en a pas. Mais à force de regarder Jackie Brown en boucle, du blaxploitation remixé café au lait, tu pourrais en venir à penser que si tu n’as pas un copain black, tu n’es pas funcky ! Pas cool… Avec un public qui est de la génération Arnold et Willy, c’est un peu normal.
Personne dans le monde
Ne marche du même pas
Et même si la Terre est ronde
On ne se rencontre pas
Les apparences et les préférences
Ont trop d’importance
Acceptons les différences
C’est vrai, faut de tout tu sais
Faut de tout c’est vrai
Faut de tout pour faire un monde
Le problème avec le débat sur le racisme, c’est que les gens pensent que l’humanisme s’oppose au racisme et que le nationaliste d’oppose à la paix sur terre. Et que c’est une question de couleur de peau.
Les blancs sont plus ou moins blanc, les noirs plus ou moins noirs, etc. Mais ce n’est pas qu’une question de myéline, si il y a des blancs, des noirs, des jaunes, des rouges. Il fallait bien qu’il y ait plusieurs races d’homo sapiens pour qu’elles puissent se mélanger et donner naissance à l’homo moderne. Sans diversité, pas de mixité.
Bien sûr que la mixité génétique est bénéfique à l’homme, mais ni plus ni moins que la diversification.
Mais de toute façon, quand on parle de race, on parle de culture, parce que c’est la culture qui permet aux peuple de se séparer les uns des autres.
Ainsi, le débat est faussé d’avance. On peut être humaniste et raciste, l’un n’empêche pas l’autre. Quand on est humaniste, la question est de savoir de quelle humanité on parle. Mais d’une humanité blanche, naturellement. Blanche par la culture, pas par la couleur de peau…
Comme si l’uniformisation des cultures empêchait la géographie de continuer son office. C’est l’éloignement qui est cause de diversité, mais le rapprochement interculturel, il intéresse uniquement une petite caste de privilégiés commerçants et voyageurs.
On est tous européen, mais européen français ou allemand ? Mouarf… Demandez aux populations !
De même, ce n’est pas parce qu’on est nationaliste qu’on est raciste, on l’est de toute façon. D’ailleurs, on peut être souverainiste sans être nationaliste, quand on a peur d’être taxé de raciste. Le nationalisme, c’est de revendiquer une identité culturelle, pas nécessairement de vouloir détruire les autres.
La question de la cohabitation entre immigrés et souchiens, en France, est simple : Dans quelle mesure les immigrés doivent conserver leur culture et les souchiens la leur ? Dans quelle mesure faire l’amalgame. Mais qu’on soit nationaliste ou humaniste, de toute façon la question est inévitable. Bien sûr que la couleur de peau n’est pas le sujet !
L’esclavage, c’est la forme la plus dure du racisme ?
Non, je ne crois pas. Les grecs et les romains, tous les peuples antiques, avaient des esclaves du monde entier et c’est ce qui faisait leur richesse au sens culturel du terme.
Et franchement, quand je vois comment certains travaillent pour l’équivalent du gite et du couvert, avec des pénalités si le travail n’est pas exécuté en temps et en heure, je me dis que l’esclavage n’est pas loin.
L’esclavage a été aboli pour des raisons économiques autant que religieuses. En fait, il était plus ou moins interdit par les religieux mais les laïques ont du inventer la machine à vapeur avant de se décider à vraiment l’abolir.