Le « Jour de colère » : un pas en avant, trois pas en arrière

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jour de colereLes médias ne parlent plus que de ça, le fameux « Jour de colère ». Dernier né de l’opposition, ce mouvement a rassemblé dimanche 26 janvier dernier entre 17 000 et 160 000 Français, prêts à affronter le froid et la pluie avec pour seul mot d’ordre la colère. L’avortement, le mariage homosexuel, le chômage, François Hollande, le judaïsme, les impôts, les médias… Ces milliers de Français refusent tout. Tant et si bien que, de tout cela, n’émerge que le dégout, des manifestants envers la France, comme des spectateurs envers ce mouvement.

La stérilité de la colère

À la mi-janvier, l’appel était lancé : « Hollande est incompétent, allons le crier dans la rue ». Le 26 janvier, plusieurs dizaines de milliers de Français y ont répondu, 17 000 selon la préfecture et 160 000 selon les manifestants. Né d’une absence totale de proposition ou d’espoir, dans un magma informe d’exaspération, le « Jour de colère » a rassemblé certes, mais il a surtout était récupéré par de nombreux groupuscules qui y ont vu l’occasion de cracher leur venin dans les rues de Paris. « Juif, la France n’est pas à toi », « Travail, famille, patrie », « Europe pédo criminelle sioniste satanique »… Au-delà de leurs aspects parfois antisémites, racistes, xénophobes, voire négationnistes, les slogans du « Jour de colère » frappent surtout par leur stérilité politique.

« Imagine-t-on un astrophysicien qui dialoguerait avec un ‘chercheur’ qui affirmerait que la Lune est faite en fromage de Roquefort ? ». Cette question que se posait l’historien Pierre Vidal-Naquet en 1987 dans Les Assassins de la mémoire colle aujourd’hui parfaitement à la situation. L’absurdité et l’horreur des slogans entendus lors de cette manifestation ne se discutent plus aujourd’hui. Elle se condamne purement et simplement.

Si certains naïfs pensaient pouvoir se rendre à cette manifestation pour dénoncer la politique de François Hollande et montrer leur opposition à l’économie socialiste, de ce « Jour de colère » n’est sorti que du vent. Tout critiquer, mais ne rien revendiquer, ne rien proposer. Se contenter de provoquer pour faire parler. Alors que tout semble déjà avoir été dit sur ce « Jour de colère », celui-ci n’a en fait jamais rien eu à dire. Pourtant, si ce mouvement a tant rassemblé à ses prémices, si tant de Français et de figures politiques du pays ont hésité à s’y rendre, c’est bel et bien parce qu’il reposait au départ sur quelque chose : l’opposition à la politique d’Hollande aujourd’hui. Des fondations politiques bancales que les groupuscules extrémistes français et les fans de Dieudonné ont eu vite fait de démolir.

De thanatos à eros : la révolution par le sourire

« Si la Révolution française a une valeur universelle, c’est parce qu’elle ‘n’a pas été une explosion de colère, mais celle d’une immense espérance accumulée’ ». Lorsqu’il cite l’écrivain catholique Georges Bernanos, l’auteur Jean Birnbaum touche un point important de cette affaire. La colère et la résignation n’ont jamais mené au changement et rejeter l’autre ne sera pas une solution. D’un côté, nous avons le « travail, famille, patrie » des provocateurs du dimanche, de l’autre, le slogan actuel, liberté, égalité et surtout fraternité, qui nous rappelle que c’est par la solidarité nationale que le pays saura transformer ses atouts en croissance. Hausse des impôts, de la TVA, du chômage contre baisse du pouvoir d’achat, des investissements et de la consommation. La France est aujourd’hui touchée par une sinistrose qui ne permet pas son réveil économique. Les initiatives comme le « Jour de colère » ne font que renforcer le désir de démission politique des Français.

Dans une mouvance plus créatrice que destructrice, d’autres têtes pensantes du pays tentent de contrer ces prophètes du malheur par des initiatives où l’espoir prend une place importante. Thierry Saussez, ancien dirigeant du Service d’Information du Gouvernement (SIG), appelle par exemple à la mobilisation avec un manifeste de l’optimisme. « Transformer nos confiances individuelles en une grande force collective afin que peu de choses puissent nous arrêter » est son cheval de bataille. La France détient les talents et les ressources nécessaires à sa croissance et il ne tient qu’à la population de briser le cercle de la morosité. Même son de cloche chez les révolutionnaires du sourire. Un mouvement amorcé en 2011 par l’entrepreneur numérique Mathieu Coste selon lequel le sourire serait la première étape pour « repousser les limites et augmenter le champ des possibles (…), redonner la place aux rêves dans des actions concrètes ».

Ne pas nier les difficultés que connaît la France aujourd’hui, mais y faire face et choisir la croissance au détriment du chaos. Alors que le « Jour de colère » propose aux Français de les enfermer dans un marasme sans issue, l’optimisme et l’espoir semblent être les véritables déclencheurs d’une révolution par les idées et pour les Français.

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A propos de l'auteur Laurent

6 réactions à “Le « Jour de colère » : un pas en avant, trois pas en arrière”

  1. Oui….. l’utopie a toujours existé …en théorie.

    Pour l’instant c’est une exaspération croissante, et certes désordonnée, de plus en plus de français….

    La révolution française ? Oui, mais plus récemment la destruction du mur de berlin …..référence plus probante .

  2. comme tout bon journaliste collabo , sachent que les patriotes te pendront haut et cour, que de mensonge dans cette article ,la verité sort de la bouche des socilope et des journalopes.

  3. « Ne pas nier les difficultés que connaît la France aujourd’hui, mais y faire face et choisir la croissance au détriment du chaos.  »

    La croissance infinie n’est pas une solution.

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