
Martin Schulz n’est ni le plus charismatique ni le plus connu des hommes politiques. Originaire d’ex-RFA, cet ancien libraire et édile de Rhénanie du Nord-Westphalie a passé vingt ans à défendre et protéger les intérêts de l’Union européenne. Deux décennies dont cinq années à la tête du Parlement européen avant un parachutage qu’il espère en douceur au sein du Gouvernement allemand. Un bilan catastrophique que Martin Schulz ira défendre de loin, à Berlin, où il parasitera les rares chancelleries européennes qui essaient encore de faire de la politique sérieuse.
La démocratie à la sauce européenne a parlé. Après deux mandats à la tête de l’hémicycle européen, le social-démocrate Martin Schulz va laisser la place à l’un de ses collègues de la droite européenne. Si le Français Alain Lamassoure et trois autres caciques du Parti populaire européen sont d’ores-et-déjà sur la ligne de départ pour endosser le costume de président du Parlement, intéressons-nous plutôt au bilan de ce cher Martin. Cet Européen acharné prêt à toutes les compromissions et les retournements de veste pour se maintenir au sommet de l’UE prend finalement ses cliques et ses claques direction la maison mère pour une retraite en première classe.
Une UE maudite au bord de « l’implosion »
Arrivé en 2012 à la tête d’un Parlement européen toujours aussi toxique à la démocratie mais lourd pour les finances et la trajectoire des pays européens, Martin Schulz est associé à toutes les défaites morales enregistrées par l’UE. Des Commissions Barroso qu’il a soutenues à bout de bras à la faillite totale du Brexit en passant par l’hystérie anti-russe, Schulz a été de tous les mauvais combats qui ont plongé l’UE dans une crise existentielle qu’elle ne veut même pas affronter. Schulz a toujours pris soin de montrer un visage de démocrate pour masquer autant que faire se peut sa nature d’idéologue. Un seul mot d’ordre : faire passer les intérêts d’une caste européiste avant ceux des pays et des peuples européens. Le passif est si lourd que seuls quelques exemples suffiront à mettre en perspective l’œuvre schluzienne.
Comment faire pour bâtir une Union européenne sans racine, créer une structure ex-nihilo ? Martin Schulz et ses amis ont expérimenté une diablerie sans nom en Grèce. Epinglé à juste titre pour ses comptes publics frauduleux – chose dont était au courant l’Union européenne depuis des années – la Grèce a été le laboratoire d’une mise sous tutelle et d’une privation d’indépendance que n’auraient pas renié certains régimes dictatoriaux. Mise au pas du politique, mise à mort du quidam par l’asphyxie de l’économie, chantages à répétition, l’Union européenne et son (in)digne représentant Schulz ont pratiqué la politique de la table rase pour mieux servir les intérêts d’une minorité. Privatisation des sociétés encore debout, ventes forcées du patrimoine grec et cours de morale en prime, rien n’aura été épargné à un pays qui n’avait pas pensé un instant sortir de la dictature militaire pour entrer dans celle plus pernicieuse de la finance et d’une UE à ses ordres. Après une crise économique sans précédent dans l’histoire récente de la Grèce, des vagues de suicides et le poison de la haine diffusé lentement dans les esprits, Martin Schulz finira par avouer entre deux portes que le « remède » imposé a peut-être été trop violent tout en qualifiant d’ « irresponsables » les pauvres gueux grecs lorsqu’ils émettent des signes de protestation…
Le traitement de la Grèce au cours des dernières années a-t-il été sans impact sur le référendum au Royaume-Uni ? Répondre par la négative serait osé même si bien d’autres facteurs ont joué contre un maintien au sein de l’Union européenne. Faute d’arguments rationnels, Schulz et ses épigones ont joué aux oiseaux de mauvais augure en annonçant une « implosion » de l’UE en cas de Brexit, sans compter les pires souffrances pour un Royaume-Uni soi-disant incapable de vivre en dehors d’une zone à laquelle il a appartenu moins d’un demi-siècle. Un Brexit et des menaces plus tard concernant les conditions de départ de l’Union européenne, Martin Schulz voit qu’il n’est plus capable de tenir la maison et décide de se refaire une santé dans son cocon allemand.
Les Etats c’est pas si mal hein ?!
Pur produit d’une UE dégénérée, Martin Schulz n’a en jamais été le visage. Cette tâche ingrate sur le plan de la popularité mais ô combien rémunératrice à bien des égards a échu à des cadors comme l’inénarrable Manuel Barroso et l’insondable Jean-Claude Juncker. Schulz n’en a pas moins été l’un des rouages indispensables et malgré ses échecs, il se voit confier d’autres missions – en Allemagne cette fois – et peut quitter le bateau européen avant qu’il ne touche fond. Son retrait à la fin de son second mandat début 2017 était un secret de polichinelle. Le faux suspens a pris fin ce 24 novembre 2016 dans la quasi-indifférence générale. Quelques articles iront réécrire les plus belles pages de sa carrière, mais c’est la suite qui est finalement la plus caustique car après avoir fait le jeu d’une UE sans âme, il est rappelé pour service rendu en Allemagne.
Son avenir est encore incertain puisqu’il pourrait se présenter aux élections législatives en Allemagne et même devenir le prochain ministre allemand des Affaires étrangères. A 61 ans, l’homme n’a pas fini d’offrir ses idées à ceux qui n’ont pas fait de crise de foie. Etonnant parcours pour celui qui n’a pas cessé de tancer les Etats – pas assez bruxellois à son goût – et qui vient jouer une dernière partition auprès de ses concitoyens. On connaissait les politiciens les plus médiocres envoyés à Bruxelles en guise de promotion, Schulz inaugure le mouvement inverse. Une raison de plus de se sentir de l’ornière allemande et de reprendre en main notre politique étrangère car avec un tel idéologue à la tête du Quai d’Orsay berlinois, les pays européens vont encore devoir résister à des forces malfaisantes.
Vite, il faut sortir de cette Europe de guignols technocratiques qui sacrifient les peuples européens au profit des intérêts supranationaux, financiers….et leurs intérêts propres.
Le choix est simple entre ceux, toujours les mêmes depuis 40 ans, qui prônent cette Europe et Marine Le Pen qui veut en sortir !
Une caricature d’arriviste médiocre comme il y en a tant dans les institutions européennes….se foutant comme d’une guigne des aspirations des peuples européens.