Chute française : présider sans idée

Dans moins de cent jours François Hollande quittera le Palais de l’Elysée sur un bilan si maigre que seule sa nullité restera dans l’Histoire. La place est bonne à prendre et les prétendants s’acharnent à dénigrer le voisin pour s’élever jusqu’au sommet. Les idées ? Surtout pas ! Il faut picorer à droite et à gauche sans corps idéologique bien défini. A ce jeu là, Macron est un champion !

Ô rage ! Ô désespoir ! Ô présidentielle honnie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? 2017 sera donc le théâtre d’une élection présidentielle où les idées ont été évacuées ad vitam aeternam. Pour exister en politique, il faut désormais ne plus exposer le moindre corpus idéologique. Qu’il soit de gauche ou de droite, l’homme politique n’est plus en mesure de présenter une vision, un programme. La faute à un abaissement critique du niveau intellectuel et politique. La faute aussi à une volonté manifeste de gouverner les hommes par un abrutissement déguisé sous les oripeaux de l’idéologie libertaire.

Dézingué par un système médiatique qui n’a pas accepté sa victoire à la primaire de droite, Fillon est en mauvaise posture alors que l’Elysée lui était promis. Mélenchon, candidat de la gauche dégoutée du socialisme, plafonne malgré un programme construit et qui devrait entretenir l’espoir chez des millions d’électeurs vaccinés de la rue de Solférino, mais toujours convaincu que l’avenir se trouve à gauche.

 

Point commun de ces deux candidats : ils ont construit leur programme sur une vision claire de la société et de l’économie. Des visions différentes, antinomiques à bien des égards, mais qui ont pour mérite d’accoucher de programmes structurés moins susceptibles d’être dénaturés en fonction de la direction et de la force des vents.

 

Marine Le Pen a une vision pour paraphraser l’inénarrable Rama Yade. Un vision trouble ou plutôt double car si sur le plan de la société et de l’Etat, la stratégie est explicite et va dans le sens d’électeurs malades d’une immigration incontrôlée et d’une GPA à venir, la vision économique reste déroutante. Le Front national libéral est mort, vive le Front national empreint d’un gauchisme économique troublant. La danse de l’euro, le programme économique où seules les dépenses importent, rien n’est clair. Et quand l’argent est le nerf de la guerre, des désillusions sont à craindre.

 

Macron, dernière créature du système

 

L’argent, Emmanuel Macron connaît bien. L’ancien banquier d’affaires jongle avec les millions comme avec les idées. Sauf que les millions atterrissent sur son compte bancaire quand les idées se perdent, elles, aux quatre vents. Le nouveau chouchou des médias a promis de révéler son programme seulement deux mois avant le premier tour. Un exploit d’un nouveau genre qui confirme l’idée que tout est flottant chez l’ancien conseiller de Hollande.

 

Prêt à travailler avec la droite sous Sarkozy et finalement ministre de Hollande, Macron n’a aucune structure politique. Seuls l’argent et l’envie d’être le premier le gouvernent. Des moteurs faciles à identifier et commun à de trop nombreux politiciens, mais qui s’avèrent dangereux lorsqu’on prétend aux plus grandes responsabilités. Ainsi Macron picore des idées à droite, des idées à gauche, refuse de se définir et envoie ses hordes d’adulescents sillonner les villes pour prêcher une parole vide.

 

La victoire de Hollande en 2012 a montré que les idées n’ont plus leur place. Les mesures et plus encore les promesses symboliques suffisent. Le vrai pouvoir est ailleurs et on ne saurait le critiquer impunément. Alors les Hollande et Macron font des pas de deux – l’un dans un style SFIO, l’autre dans celui plus huppé du cosmopolite haineux qui affirme qu’« il n’y a pas de culture française ». Au jeu de la présidentielle, même les plus grosses absurdités, aussi dangereuses soient-elles sont bonnes à dire du moment que cela plaît aux puissances d’argent et à l’électeur crétin qui jure encore par les chaînes d’information en continu. Triste France qui continue sa chute sans même savoir que l’impact lui sera fatal.

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6 réactions à “Chute française : présider sans idée”

  1. VOTEZ FILLON

    Au risque de vous choquer,

    FILLON :
    – LE MOINS PIRE ,
    – le moins inapte ,
    – le moins lâche et veule
    – le moins idiot
    – (la parole est à vous)

    et quand je compare aux autres je suis atterré
    donc je vote Fillon, la mort dans l’âme, tout en sachant que si on ne vote pas pour lui, un macropithèque ou hamopithèque voire une penpithèque pourrait arriver au pouvoir, et là . . . au désastre !

    1. Sans parler des casseroles fillonesques, voter à nouveau pour ceux qui sont entièrement responsables de la situation catastrophique actuelle de la France, relève de l’aveuglement le plus total et du masochisme le plus délirant !

  2. ‘Le vrai pouvoir est ailleurs et on ne saurait le critiquer impunément’

    Oui c’est exact, il a été confié à l’Europe des technocrates, immigrationniste et mondialiste, l’accueil obligatoire irresponsable d’immigrés et l’ adoption incroyable du Ceta en sont les dernier exemple, et les politiques nationaux ne peuvent que se conformer aux directives de Bruxelles, tant sur le plan économique que financier.

    C’est bien pour ça qu’il faut sortir au plus vite de cette Europe pour refonder une Europe des Nations souveraines, comme le souhaitait d’ailleurs De Gaulle.

    Et la seule qui, en position de force, le propose sérieusement, c’est Marine. C’est clair.

  3. N’oublions pas que monsieur Macron n’était encore que conseiller de monsieur Hollande en 2012. Il n’a pas d’expérience véritable et n’a pas démontré grand chose jusque la. Pour diriger un pays avec tous les enjeux complexes que cela suppose c’est un peu juste .
    Ses phrases sorties dernièrement montrent justement ses limites…
    Quelques bons mots et une belle présentation ne suffiront pas à affronter les dures réalités du monde !
    Fillon a une autre dimension. 35 ans de service au niveau de la nation et à tous les échelons donne un homme qui peut maintenant se présenter à la plus haute fonction. Vu les actes dirigés contre lui et auxquels il résiste avec beaucoup de dignité et fort bien, cet homme a la stature pour résister aux plus grandes crises. Il vient de le démontrer et c’est un atout pour notre pays.
    Ces « affaires » qui semblent un peu trop téléguidées montrent leurs limites… les ficelles sont si grosses… Monsieur Macron est entouré de richissimes magnats de la presse ( Bergé et Drahi) qui ont tout intérêt à avoir leur poulain en haut de l’état!
    Soyons réalistes!

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