L’aliénation par le travail

Le travail. Thème incontournable de toutes les élections depuis la longue descente aux enfers de l’économie française dans les années 1970, le mot travail est sur toutes les lèvres. Celles des chômeurs qui ne se satisfont pas de vivre des minimas sociaux, celles de salariés qui vont au bureau à reculons et celles des candidats qui n’ont jamais travaillé pour la plupart d’entre eux… Le travail est devenu avec la crise un outil d’aliénation au service des puissants.  

Je vous trouverai du boulot ! Votez pour moi ! Voici résumé le principal slogan des candidats à l’Elysée. Une promesse qui, si elle était tenue, changerait la vie de plus de 11 millions de personnes en France… L’enjeu n’est donc pas mince et tous les moyens sont bons pour faire croire que la solution a été trouvée. La gauche promet de moins travailler, la droite de baisser les impôts sur les sociétés et Macron promet la précarisation à la Uber pour tout le monde. Le tableau est peu attirant pour des Français déjà moins dupes de politiques qui tirent leurs dernières cartouches.

Du classicisme droite-gauche…

De l’extrême gauche à l’extrême droite, la valeur travail n’est pas comprise de la même manière depuis des décennies. L’opposition persiste en 2017. La gauche, dans son ensemble estime que le travail est un gâteau empoisonné qu’il faut partager. Tout le monde doit avoir sa part et pour cela rien de mieux que de baisser encore et toujours le temps de travail hebdomadaire. Le travail étant perçu comme une punition, il faut certes en avoir un pour payer ses factures, mais il ne faut pas qu’il devienne trop central. 35 heures, 32 heures ou moins, tout est bon pour décrédibiliser la valeur travail. Hamon fier représentant d’un socialisme aux abois va même jusqu’à proposer de payer les gens à rester chez eux. La France ne roule déjà pas sur l’or… Et quel message envoyé aux jeunes générations ! Restez chez vous à fumer du cannabis qui sera dépénalisé, l’Etat s’occupe de créer du temps de cerveau disponible…

 

Les Républicains et leur chef de fil, Fillon sont dans du classicisme convenu en la matière. Le travail est un moyen de se réaliser et il vaut mieux en avoir trop que pas assez. Les chômeurs sont appelés à être moins pointilleux pour répondre aux millions de postes non pourvus actuellement. Au fond, peu importe le travail, si on n’a pas le choix, l’important est de travailler même à un poste qui n’enthousiasme aucunement. Quant au FN, le programme en matière de travail ne donne pas de ligne directrice. Les 35 heures doivent être gardées et il faut réfléchir à l’avenir de l’économie. Les réflexions se font (ou pas) et l’économie a déjà mué.

 

… à la promesse du banquier Macron

Et au milieu de cette partition gauche-droite bien rodée, surgit Emmanuel Macron qui enchaîne les propositions comme on enfile les perles, sans savoir si le résultat final à un sens. Et à y regarder de plus près, Macron suit un objectif qui n’est pas sans rappeler l’aliénation des esprits que souhaitent des dirigeants décidément peu rassurés de voir les foules d’électeurs incontrôlables se rendre dans les urnes. Ainsi, Macron ne souhaite pas de dégressivité des indemnités chômage comme le prône Fillon mais milite pour un contrôle « drastique » des chômeurs. Au bout de deux refus d’offres d’emplois, le chômeur se verra désinscrit des listes donnant droit à une indemnité. En gros, l’état choisira à notre place la profession que nous devons exercer. Comme quoi le communisme a encore de beaux jours devant lui ! 

Et pour ceux qui veulent garder l’illusion d’avoir encore le choix, Macron prône une économie à la Uber où des jeunes adultes, diplômés ou non, sillonnent les routes 12 heures par jour pour se payer l’essence et leur sandwich du lendemain. Macron ou l’ambassadeur d’une nouvelle économie qui prend les hommes pour des machines et qui sont dirigés par elles comme dans les monstrueux centres de tri Amazon par exemple. L’être humain n’est plus qu’un outil de l’économie numérisée.

 

Aliénation à tous les étages

Ainsi, les candidats présentent le thème du travail sous différentes formes. Des formes variées, mais qui finissent toutes par une aliénation de l’individu et de son intelligence. La droite n’a pas entendu parlé du burn out et des dépressions liées à un travail sans aucune perspective. La gauche méprise le travail et est représentée par des apparatchiks comme Mélenchon et Hamon qui n’ont jamais osé franchir la porte d’une entreprise. Macron, lui l’a franchie avec succès et c’est fort de son expérience chez les Rothschild qu’il ose exiger de tous les Français de s’abrutir dans un emploi non choisi et qui entretient une misère économique rendue indépassable.

 

Triste constat d’hommes politiques bien trop déconnectés de la réalité ou juste trop méprisants pour se soucier réellement des souffrances de celles et ceux qui devront exprimer leur voix en avril et mai prochain.

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