
Les fournisseurs d’électricité proposent de plus en plus d’offres vertes auxquelles peuvent souscrire les particuliers comme les professionnels. Ces derniers, d’ailleurs, ne rechignent pas à payer légèrement plus pour consommer durable.
S’il était des sceptiques quant à la politique écologique d’Emmanuel Macron, ils seront sans doute rassurés. Alors que la France fête les deux ans de la loi relative à la transition énergétique, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé lundi 25 septembre 2017, un grand plan d’investissements pour la période 2018-2022 de 57 milliards d’euros, dont 20 milliards alloués à l’écologie – plus que jamais l’une des priorités du gouvernement. Un tropisme vert qui rejoint les actions déjà menées par les grands groupes tricolores en matière de transition énergétique.
En 2015, Engie, qui avait annoncé l’année d’avant renforcer ses investissements dans les énergies renouvelables, arrêtait définitivement de mettre de l’argent dans des capacités de production électrique au charbon. Aujourd’hui, elle ne dispose plus que de 8 gigawatts (GW) d’électricité produite à partir de houille. EDF, de son côté, a choisi de se pencher vers l’innovation pour lutter contre le réchauffement climatique ; à Bouchain (Nord), par exemple, elle inaugurait l’an dernier une centrale électrique de type CCG, au rendement supérieur aux modèles standards et aux émissions carbones inférieures.
Outre le monde politique et industriel, il est un troisième acteur, souvent méconnu, qui peut agir pour la réussite de la transition énergétique. Le citoyen. L’électricité classique qu’il consomme de manière quotidienne a plusieurs origines : elle peut être issue de sources fossiles – comme le charbon, le pétrole et le gaz – ou non fossiles – comme le nucléaire, l’hydraulique, l’éolien et le solaire. Il se trouve que ce consommateur, même sans être lui-même producteur d’électricité, peut effectuer un choix entre ces différentes sources. Et, ainsi, participer au même titre que l’Etat et les grands groupes à la transition énergétique.
Garantie d’Origine : d’où vient cette électricité verte ?
Comment ? En choisissant son fournisseur d’énergie, tout simplement. En France, il existe depuis 2007 un véritable marché de l’électricité, qui permet aux particuliers ainsi qu’aux professionnels d’opter pour telle ou telle offre de fourniture, ce qui revient en réalité à choisir la source d’où est tirée leur électricité. L’origine de l’énergie primaire – soit la « carte d’identité » de la centrale utilisée – étant normalement assurée par un système de transparence. Il est donc aisé, en théorie, de savoir si l’on participe ou non à l’effort de transition énergétique du pays.
« Lorsqu’une centrale hydraulique produit de l’électricité, elle l’injecte sur le réseau électrique (RTE ou Enedis pour la France). L’énergie produite, appelée « énergie secondaire », contribue à maintenir le réseau en équilibre et ainsi répondre à la consommation en temps réel » peut-on lire sur le site Internet d’Origo, spécialisé dans la délivrance de Garanties d’Origine d’électricité renouvelable. « Pour le consommateur final, il n’y a aucune différence. Pour savoir si l’on consomme de l’électricité d’origine renouvelable comme celle provenant d’une centrale hydraulique, le seul moyen est de la tracer en mesurant l’électricité injectée dans le réseau et l’électricité soutirée du réseau. »
La Garantie d’Origine (GO) est un certificat made in Europe. Son but ? Assurer la transparence et permettre au consommateur d’assurer la promotion de l’électricité verte. « Pour chaque unité d’électricité injectée dans le réseau […], le producteur d’électricité verte reçoit une Garantie d’Origine normalisée, échangeable sur un marché européen […] permettant ainsi à un consommateur français d’acquérir auprès d’un producteur allemand possesseur d’un parc éolien une Garantie d’Origine certifiant que la quantité d’électricité qu’il a consommée a été injectée dans le réseau » renseigne également Origo.
Prolifération des offres vertes
Le consommateur devient, en quelque sorte, « consomm’acteur », et choisit de favoriser les énergies durables plutôt que les fossiles. Il n’est même pas question ici des particuliers qui choisissent, grâce à leurs propres installations, de produire eux-mêmes de l’électricité verte. Et qui participent naturellement au processus de transition énergétique tricolore. Pour se fournir en mégawatts durables, les « consomm’acteurs » vont simplement toquer à la porte des fournisseurs nationaux, ceux-ci devant être en mesure de prouver que l’électricité est effectivement produite à partir de sources vertes. Et ils sont plutôt nombreux en France : Direct Energie, Enercoop, Energem, Lampiris, Planète Oui ou ekWateur, pour n’en citer que quelques uns.
Preuve qu’il y a un réel engouement pour ces offres vertes, le géant français de l’électricité, EDF, va en commercialiser deux à partir de mi-octobre 2017. Et concurrencera ainsi Engie, autre grand groupe énergétique tricolore à s’être tourné vers les renouvelables. Une première, baptisée Vert électrique, proposera de l’électricité garantie renouvelable ; une seconde, pour le week-end, avec un tarif réduit jusqu’à 35 % en fin de semaine pour les clients « qui sont prêts à modifier leurs habitudes de consommation ». C’est en effet l’un des grands paris de la transition énergétique française : amener les ménages – et les professionnels – à rationaliser leur consommation énergétique. Un objectif qui sera possible, notamment, grâce au nouveau compteur électrique d’Enedis, baptisé Linky, qui permettra aux foyers de surveiller en temps réel leur consommation.
Seul hic : le prix d’EDF devrait être légèrement supérieur aux autres offres. « Nous ne disons pas [que l’électricité] sera moins chère, mais elle sera compétitive par rapport aux autres offres » relativise-t-on du côté du groupe, qui gardera un « service client de qualité basé exclusivement en France. » Contrairement à Engie, par exemple, qui souhaite envoyer ses conseillers clients à l’extérieur des frontières nationales. Un coût plus élevé pour une électricité garantie 100 % durable serait-il d’ailleurs forcément un frein ? En Charente, c’est le pari qu’a fait Enercoop, une coopérative qui soutient les producteurs indépendants ; 150 clients ont choisi une électricité intégralement verte malgré un surcoût d’environ 15 %. Pour ces consommateurs, l’origine renouvelable de l’énergie primaire – l’hydraulique majoritairement – importe davantage que la hausse concomitante du prix de l’électricité. Le début d’un sursaut écologique citoyen ?
Même si EDF était mis en faillite, le contribuable (vous et moi) payerions des sommes calamiteuses pour le démantèlement des centrales nucléaires puisque depuis des lustres, cette entité nuisible a gaspillé sans vergogne les sommes qu’elle devait économiser pour ce faire (aucun dirigeant ou responsable syndical n’ira en prison bien sûr). Que l’opacité règne !
nb les disjoncteurs d’EDF sont la « propriété » de la CGT !