Quelle stratégie pour le nouveau patron de la Fed ?

La Réserve fédérale américaine va changer de président. Donal Trump vient en effet d’annoncer l’arrivée de Jerome Powell à la place de Janet Yellen dont le mandat se conclura en février prochain. Fin de partie après seulement trois années à présider la banque centrale la plus puissante au monde. Yellen avait le pouvoir de rationnaliser l’économie, elle n’a fait que suivre comme un boulet une timide reprise américaine. Son successeur sera-t-il plus visionnaire ?  

Une seule parole du président de la Réserve fédérale américaine (FED) et l’économie mondiale prospère ou se désespère. Tel est le poids d’un individu nommé par le seul président des Etats-Unis et confirmé par le Sénat. La place est donc bonne à prendre et à garder comme le savent bien Alan Greenspan et Ben Bernanke respectivement présidents de la FED pendant 20 ans et 8 ans. Janet Yellen n’aura pas suivi la trace de ses deux prédécesseurs non pas en raison d’une compétence encore moins perceptible, mais pour une question de couleur politique. Nommée par Obama en février 2014, cette professeure émérite d’économie est trop ancrée à gauche pour un Trump qui goûte peu à la contradiction.

 

C’est donc Jerome Powell, Républicain bon ton et déjà dans les arcanes de la FED en tant que gouverneur qui prendra les rênes de l’économie américaine. Contrairement à la Banque centrale européenne, la FED ne se contente pas de circonscrire l’inflation (l’objectif annuel est de 2 % aux Etats-Unis), elle vise à créer de la croissance et du plein emploi. La mission est plus difficile, mais mieux remplie actuellement que celle de la BCE qui peine à faire remonter l’inflation à un niveau pas trop bas. L’économie américaine est en bien meilleure forme que celle de l’Union européenne, mais les chiffres plutôt positifs cachent des faiblesses fondamentales que les économistes et observateurs se gardent bien de signaler tout haut.

 

L’économie américaine toujours sous perfusion

 

Car il existe une règle d’or dans les économies mondialisées : il faut à tout prix plaire aux marchés financiers. Cet ultime veau d’or doit être choyé et peu importe que ce soit au détriment de l’économie réelle. Cette idéologie suicidaire s’est concrétisée avec le lancement des Quantitative Easing (QE) sous Bernanke. Cette stratégie peut sembler intéressante sur le papier lorsque l’économie tourne au ralenti. La banque centrale injecte des liquidités en créant une ligne sur son bilan. Ces liquidités profitent aux banques (censées faciliter le crédit aux entreprises et particuliers) et aux fonds de pension qui font la pluie et le beau temps sur les marchés financiers. Sauf qu’une fois la première dose administrée, le patient devient addict et exige des shoots de plus en plus forts.

 

Le Japon est un cas d’école avec plus de vingt ans passés à créer de la fausse monnaie avec pour objectif de sauver une économie qui meurt de ce traitement. Les Etats-Unis (puis l’UE) sont tombés dans le même piège et à chaque fois que les signaux étaient favorables pour l’arrêt d’une telle politique, Yellen a reculé de trois pas pour mieux avancer de deux pas au round suivant. Résultat, la reprise américaine est modérée et repose toujours aussi peu sur des bases réelles et donc solides. Dans un article en date du 1er octobre, Le Monde continue de se bercer d’illusions en parlant « d’horizon conjoncturel plutôt bon ». Les oxymores vides de sens destinés à rassurer le lecteur lambda ne sont toujours pas démodés…

 

Les chiffres et ce qu’il y a derrière n’ont pas de quoi rassurer. Les taux directeurs n’évoluent que dans une fourchette de 1 % à 1,25 %, l’inflation est inférieure à 2 % et le faible taux de chômage de 4,1 % ne peut voiler la réalité des dizaines de millions de travailleurs pauvres qui se nourrissent seulement grâce aux Food Stamps (Programme de bons alimentaires). Mais la croissance est de 3 % ! Certes, mais il s’agit en grande partie d’une croissance factice qui repose sur le QE.

 

Jerome Powell changera-t-il la donne en mettant un terme au village Potemkine que sont devenus les économies américaine et mondiale ? Il semble difficile à croire que sa nomination est annonciatrice de la fin de la partie pour des marchés financiers qui réagissent plutôt bien depuis cette annonce. Le président Trump peut-il se permettre électoralement de faire table rase de la politique économique mise en œuvre depuis près d’une décennie. La fin brutale du QE constituerait un choc immense pour l’économie. La sortie au rythme d’escargot de Yellen est quant à elle dangereuse une fois les chiffres affriolants mis à nu. Jerome Powell est face à un mur d’argent. Insurmontable ?

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1 réaction à “Quelle stratégie pour le nouveau patron de la Fed ?”

  1. LA FED ? et ses LINGOTS D’OR ?
    Multiplication des lingots ! combien de tonnes d’or ?
    lingots =fourrés au Tungstène ?
    LES BANQUES . INTERNATIONAL . RIPOUX .
    FAIRE COMME JESUS = LUI MULTIPLICATION DES PAINS .
    BANQUES ? LINGOTS du plaqué OR .
    Fourrés au TUNGSTENE ? Grosse magouille
    DSK . au FMI ? SAVOIR ? ET RIEN DIRE ?
    QUI ? Fait QUOI ?

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