Poutine à Brégançon, une rencontre pour pas grand-chose

Exclue du G7 depuis 2014, la Russie n’en demeure pas moins un acteur incontournable sur la scène internationale. Une présence qui dérange les bien pensants et malfaisants, mais qu’il est impossible d’ignorer au risque d’être aussi incompétent qu’un certain François Hollande. Après avoir lui aussi tenté de cherché des noises à Vladimir Poutine, Macron s’est calmé et tente aujourd’hui ce qui est officiellement appelé « la politique de la main tendue ». Le président français a beau avoir fait un concours de poignée de main avec Trump, ce qu’il tend au chef d’Etat russe n’a rien de très solide.

La rencontre était attendue, en France, depuis des semaines. Une réception très médiatique du président russe par son homologue français au fort de Brégançon. La date de la rencontre n’était en rien anodine puisqu’elle s’est inscrite quelques jours avant le sommet du G7 qui se tiendra à Biarritz. G7 et non pas G8 depuis que la diplomatie russe a été exclue du jeu par ses partenaires peu à l’aise dès lors qu’on tient la contradiction. La rencontre varoise devait donc faire office de compensation et montrer que la France est dans de meilleures dispositions vis-à-vis de la Russie. Une diplomatie du symbole, dont les fruits sont et seront bien maigres.

Du symbole au vide il n’y a qu’un pas

En invitant Vladimir Poutine, le président français voulait faire passer un message. La France est prête à se montrer plus souple vis-à-vis de la Russie et l’aider à reprendre sa place officielle dans « le théâtre des ombres » qu’est le G7/G8. Une proposition plutôt intéressante sur le papier, mais qui ne repose finalement sur rien. La France peut caresser la Russie avec des mots, la politique se joue à Bruxelles et surtout à Washington. Même avec un Macron bien disposé, les sanctions contre la Russie ne cesseront que sur une décision de l’establishment bruxellois avec l’accord des Etats-Unis. La France n’est pas grand-chose et avoir des attentes élevées serait une erreur.

La venue de Poutine signifie-t-elle que le président russe est tombé dans le panneau ? L’homme est bien trop intelligent et roublard pour comprendre la position peu évidente du jeunot de l’Elysée. Ridiculisé et méprisé par Trump, Macron n’a pas le poids qu’il espérait en Europe, alors il commence à sortir de son terrier sous prétexte d’une volonté de tendre la main à des partenaires parfois difficiles. Poutine n’est pas dupe et se prête même au jeu des symboles en invitant Macron aux célébrations du 9 mai, l’année prochaine.

Les deux hommes auront donc l’occasion de se revoir et de discuter des avancées sur les dossiers brûlants. Discuter, mais ne rien faire d’autre, car mis à part le cas de l’Ukraine où un « optimisme prudent », pour reprendre les mots de Vladimir Poutine, se dessine quelque peu, rien ne semble devoir évoluer comme Emmanuel Macron le souhaite. La Syrie ? Macron veut jouer les faiseurs de paix, alors que des bandes terroristes continuent de semer la mort. Doit-on faire la paix avec ces gens là ? Poutine a envoyé une fin de non recevoir en déclarant que la Russie « soutenait l’armée syrienne » dans sa lutte contre les « menaces terroristes ».

Finalement, seule la passe d’armes sur les gilets jaunes aura retenu l’attention et montre que la France macronienne et la Russie poutinienne n’ont pas grand-chose à attendre l’une de l’autre. Faire dans le symbolique, c’est bien. Faire de la politique c’est encore mieux. Une leçon que Macron a dû mal à apprendre malgré deux années au pouvoir. Il est temps de sortir dans la cour des grands et non pas seulement de se mettre à la remorque de ces derniers.