Macron humilié, la Macronie en surchauffe

Une petite Greta vous gifle et c’est toute la Macronie qui s’écroule. Depuis que le président français a été humilié à New York par une adolescente encensée et désormais clouée au pilori par les épigones du chef de l’Etat, tout va de travers en Macronie. Le stroy telling est brisé, les mesures les plus iniques sont annoncées en fanfare avant d’être rangées dans les fonds de poches, et le gouvernement se permet d’affirmer que les médecins disent n’importe quoi quand ils s’interrogent sur la PMA. Sale temps sur le pouvoir, mais ce n’est que le début de la tempête.

Macron aime être comparé au général de Gaulle. Les deux hommes n’ont rien en commun si ce n’est d’avoir occupé le même poste. Pour le reste, tout est différend. Charles de Gaulle résistait aux (vrais) nazis tandis qu’Emmanuel Macron se fait plaquer par une adolescente suédoise qu’il pensait utiliser pour sa vaste campagne de greenwashing. Greta Thunberg avait droit aux honneurs de la République tant qu’elle servait les desseins du président français, mais depuis qu’elle s’est retournée contre l’un de ses marionnettistes, Thunberg est vilipendée.

Le pouvoir sans queue ni tête

La Macronie souffre de cette sortie inattendue contre elle et le discours convenu de Macron à la tribune de l’ONU a fait un flop. Présent sur tous les écrans, il n’a été écouté par personne. Un juste retour des choses pour celui qui fait de la politique spectacle et qui pense toujours qu’on peut faire impunément les poches des plus âgés sans avoir à en subir les conséquences. Une nouvelle « politique anti-vieux » quoi qu’en dise la porte-parole du gouvernement qui n’aura pas fait long feu cette fois grâce aux réactions qui sont remontées rapidement du terrain. Pas besoin d’un syndicat à la remorque du gouvernement, il suffit de faire peser la menace d’une autre gifle – électorale celle-là – aux municipales et les personnes âgées qui emploient du personnel à domicile gardent leur niche fiscale, c’est-à-dire le peu de pouvoir d’achat qu’il leur reste pour vivre dignement.

La réaction du pouvoir montre que la concertation n’est qu’un mot bien agréable à entendre dans les discours. Elle montre aussi que le pouvoir n’est plus aussi sûr de lui-même et qu’il préfère reculer plutôt que de persister dans son erreur. Une sage décision, car si il y a un an encore, une chèvre étiquetée En Marche pouvait être élue à la tête d’une mairie, même un Griveaux soutenu par tout l’appareil ne peut pas faire un pas dans Paris sans être hué. L’ex-porte-parole du gouvernement voulait faire le beau dans un bar du XX^e arrondissement. Il aura eu droit à un accueil bruyant mais en rien amical de la part de gilets jaunes, mais aussi de partisans de Cédric Villani.

Les municipales vont peut-être agir pendant quelques mois comme un anesthésiant à la folie macronienne, mais tous les grands enjeux ne seront malheureusement pas concernés. La procréation médicalement assistée (PMA) « pour toutes » passera malgré les réticences d’une majorité de Français et les réserves de l’Académie de médecine. Un organisme dont la tête est aujourd’hui mise à prix depuis qu’il s’est permis de rappeler une évidence en affirmant que « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n’est pas sans risques pour le développement psychologique et l’épanouissement de l’enfant ». La Macronie tire depuis plusieurs jours à boulets rouges contre ce sain rappel, mais n’oublie pas de jouer la carte du « en même temps » pour ne pas perdre son électorat.

Il y aura la PMA pour tout le monde (étape ultime avant la GPA), mais ceux qui sont contre seront priés de se taire, car la politique migratoire de la France va changer. Plus d’efficacité dans le raccompagnement aux frontières, quelques déclarations sur l’Aide médicale d’Etat et le tour est joué (ou doit l’être). L’acceptation de la PMA vaut bien un faux serrage de vis dans le domaine migratoire. La technique ne prendra pas et il va falloir élaborer des ruses bien plus fines pour cheminer tranquillement vers les municipales et la prochaine présidentielle.