
Hier, le 26 février, 23 Etats de l’Union européenne, ainsi que sept Etats partenaires, se sont réunis en Croatie, à Zagreb, afin de signer la lettre d’intention visant à formaliser l’existence du Collège du renseignement en Europe.
Déjà en 2017, Emmanuel Macron avait appelé à la mise en place d’une institution européenne visant à favoriser l’émergence d’une culture commune du renseignement en Europe. Le but du Collège est ainsi de mener des actions d’échanges et de formations inter-européens dans le domaine du renseignement. Il a été inauguré en mars 2019.
L’initiative a été menée par la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT), dont la mission est de coordonner les différents services français à l’Elysée.
Selon Macron : « Nous n’avons d’autre choix que d’unir nos forces si nous ne voulons pas dépendre demain des informations glanées par les États-Unis, la Chine ou la Russie. Nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons gagner notre autonomie stratégique et finalement notre véritable souveraineté ».
Pour autant, et c’est ce qui rend le projet acceptable, le Collège du renseignement n’a pas vocation à devenir une agence de renseignement européenne. Le renseignement étant l’un des fondements de la souveraineté des Etats, cette institution servirait davantage de courroie de transmission de connaissances afin que les différents services étatiques européens apprennent à mieux échanger les uns avec les autres. Il ferait, de même, office de cercle de réflexion propre au secteur.
Le Collège indique, quant à lui, chercher à diffuser « une culture stratégique du renseignement en Europe », notamment à destination des décideurs et stratèges européens. Il aura pour missions de mettre en relation les différents cadres des services européens, afin que ces derniers puissent échanger leurs expériences ; de produire des publications académiques ou encore de sensibiliser le public européen aux enjeux du renseignement. En outre, il prévoit de se réunir trois à quatre fois par an. Son fonctionnement reposerait sur un système de présidence tournante d’Etats membres.
Cette institution n’est pas dépendante de l’Union européenne, mais repose uniquement sur des accords intergouvernementaux entre Etats européens souverains. Comme souvent, quand il est question d’un domaine stratégique nécessitant à la fois la souveraineté étatique et la synergie européenne, c’est l’alliance des Etats qui prime sur l’union supranationale.
A l’heure où les services européens restent, encore trop souvent, tributaires des renseignements américains, ce rapprochement semble profitable afin de renforcer l’autonomie et l’efficacité du renseignement des nations européennes.
en Juin 1981 Mitterrand avait détruit nos bonnes (excellentes) relations avec le monde occidental et nos voisins européens sur le plan du renseignement après avoir fait désarmer les avions au salon de l’aviation au Bourget et ça a duré un peu plus de vingt ans !