
Le déplacement récent du représentant spécial du ministre des Affaires étrangères, Pascal Lorot, au Tadjikistan, pourrait marquer le début d’un renforcement des liens entre les deux pays, notamment sur le plan économique.
Durant son séjour, il s’est notamment entretenu avec le Comité d’Etat pour les investissements du Tadjikistan, ainsi qu’avec le directeur de la banque nationale du pays. Des banques d’autres pays de la région étaient de même représentées durant cette rencontre (Kazakhstan, Iran, Pakistan).
Cette rencontre avec le haut représentant du secteur bancaire tadjik avait notamment pour but de développer les échanges financiers entre Paris et Douchanbé. Pour le Tadjikistan, l’ouverture à l’étranger semble une nécessité : les investissements étrangers sont quasi nuls, son système bancaire est proche de la faillite, de même que sa compagnie nationale d’électricité. Autant de secteurs où la France pourrait avoir un jeu à jouer. Paris souhaite de même s’impliquer dans le développement des infrastructures du pays, ou encore dans le secteur de l’aluminium.
Le tourisme pourrait de même être un secteur de développement franco-tadjik, plus précisément le tourisme de montagne, autour de la chaîne montagneuse du Pamir. En effet, malgré sa proximité avec l’Afghanistan, la Banque mondiale a émis une étude démontrant que le Tadjikistan était appréhendé comme un pays sûr par les touristes qui s’y étaient rendus.
Aujourd’hui, le commerce entre le Tadjikistan et la France repose principalement sur l’import de pierres et de métaux précieux. La France exporte, en retour, des spiritueux, des produits pharmaceutiques, ou encore des machines de traitement du textile.
Néanmoins, le premier partenaire commercial du Tadjikistan reste de loin la Russie, suivie de la Turquie puis de la Chine.
Un plus grand investissement de la France au Tadjikistan serait positif pour Paris : du fait de l’émergence de la nouvelle route de la soie, les pays occidentaux ont tout intérêt à investir, eux-aussi, l’Asie centrale, afin de ne pas laisser la Chine y exercer toute son influence, et ainsi dicter la construction des futurs échanges qui transiteront par la région.
Déjà en juin 2016, Auchan avait construit, à Douchanbé, le premier hypermarché d’Asie centrale. Lafarge, Saint-Gobain, Itron France, Nutristar, GDF-Suez ou encore le cabinet Mazars sont de même déjà présents dans le pays.
Depuis 2016, la France et le Tadjikistan organisent des consultations politiques bilatérales entre leurs ministères des Affaires étrangères. Le Tadjikistan est le premier pays d’Asie centrale avec lequel la France avait signé un accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure.