La Russie souhaite se doter d’une nouvelle classe de sous-marins

L’armée russe développe la cinquième génération de sous-marins nucléaires : la classe Laïka (tirée du nom de la première chienne à avoir été envoyée dans l’espace), qui devrait entrer en fonction au cours de la prochaine décennie au sein de la marine russe.

Toutefois, le programme n’en est encore qu’à sa phase de conception. Cette classe de sous-marins a pour ambition de remplacer les modèles SNA (sous-marin nucléaire d’attaque) du projet 971 Shchuba-B. les Laïka devront, de même, remplacer les sous-marins spécialisés dans les frappes sur la terre et impliqués dans la lutte anti-navire.

Les Laïka pourront ainsi recevoir des missiles anti-navires P-800 Onyx, des missiles de croisière 3M54 Kalibr, ainsi que le missile hypersonique 3M22 Tzirkon.

Ces sous-marins serviraient toutefois à être dotés de missiles non-nucléaires, afin de renforcer les capacités de dissuasion non-nucléaires de la Russie. En Russie, le concept de dissuasion implique, aussi, les armes non-nucléaires, ou non-bactériologiques. En effet, la stratégie russe souhaite disposer d’une dissuasion n’entrant pas dans la sphère nucléaire, afin de rendre son éventuelle utilisation davantage crédible, et donc accroître la menace de son emploi. Ainsi, l’idée est de pouvoir disposer d’armes qui n’entraîneraient pas de questionnements moraux (comme le fait l’arme nucléaire) en cas de déclenchement des hostilités. Ceci afin que nul doute ne soit permis quant à la volonté de répondre à une agression.

Si la Russie peut détruire les installations stratégiques d’un pays en un temps cours, sans franchir l’interdit moral nucléaire, cela lui donnerait un avantage tactique d’importance sur ses ennemis potentiels.

La classe Laïka est pensée par le bureau d’étude Malachite, qui domine aujourd’hui la construction des sous-marins en Russie. Ce dernier va notamment donner aux futurs sous-marins un système de commande de combat contrôlé par l’intelligence artificielle.

La Russie semble avoir à cœur de moderniser sa flotte sous-marine. Déjà en janvier de cette année, un nouveau sous-marin, de type Yasen-M, le Novossibirsk, a été mis à l’eau. Quatre autres sous-marins de ce type sont actuellement en construction : le Perm, le Krasnoyarsk, l’Archangelsk et l’Ulyanovsk.

Les sous-marins font pleinement partie de la stratégie de puissance russe. Plusieurs d’entre eux (entre trois et six selon les analyses) sont stationnés dans la base militaire de Sébastopol, en Crimée, porte de la Mer Noire, et donc de la Méditerranée Orientale. Toutefois, les détroits de la Mer Noire sont gardés par la Turquie, membre de l’Otan. De la même manière, la Mer Baltique est tenue par les détroits danois, où mouillent les navires allemands et polonais. A l’Est, la Mer d’Okhotsk est très souvent prise par les glaces. Reste la Mer de Barents, au nord de la Russie. Mais le flanc atlantique reste contrôlé par la ligne GIUK (acronyme constitué des noms anglais du Groenland, de l’Islande et du Royaume-Unis), tous membres de l’Otan. Dans ce contexte maritime qui enserre la Russie, malgré son espace gigantesque, le sous-marin représente un instrument d’affirmation de puissance pour l’accès aux mers chaudes.

Avec la maritimisation du monde, le contrôle des espaces sous-marins prendra toujours plus d’importance, et la Russie l’a bien compris !

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