
Réussir à confiner 1,3 milliards d’humain…la tâche semble quasi impossible pour l’Inde, qui a pourtant déclaré il y a quelques jours le confinement de sa population, ceci pour une durée de trois semaines.
Le premier ministre de la république, Narendra Modi, a alerté en des termes alarmants la situation du pays : « Si ces 21 jours ne sont pas respectés, le pays et votre famille vont revenir 21 ans en arrière ».
Telle une petite Europe, plusieurs Etats indiens ont décidé de fermer leurs frontières, au sein même du pays qui s’est bâti sur un modèle fédéral. Le confinement a été décidé notamment suite aux mouvements de foules de citadins prenant d’assaut les gares et les aéroports, afin de quitter les villes et retourner dans leurs villages.
Les transports sont désormais à l’arrêt dans le pays : les trains ne fonctionnent plus et les vols internationaux sont interdis.
Déjà le 22 mars, un exercice national avait été proposé aux Indiens afin de s’exercer à respecter les consignes : un « couvre-feu du peuple » avait été décrété, sans grand succès.
New-Delhi, qui se trouve habituellement être l’une des villes contenant le plus de trafic de la planète, est aujourd’hui à l’arrêt, et on ne trouve plus trace de ses 25 millions d’habitants. Les mesures mises en place pour faire respecter le confinement sont sévères : des barrages de police ont été disposés partout sur les routes, et les personnes ne respectant pas le confinement risquent jusqu’à un an de prison. Des punitions immédiates par l’emploi de matraques semblent aussi fréquentes.
Malgré ces mesures, nombreux sont les Indiens, notamment pauvres, à fuir les villes pour retourner dans leurs villages. Ces familles se déplacent généralement à pieds, sur les routes désertées par les voitures. Dans un pays où les migrations intérieures concernent 30% de la population, la perte d’un travail pour raison sanitaire oblige bien souvent ces personnes à retourner dans leurs lieux d’origine afin de survivre.
Afin de venir en aide à ces populations démunies par la crise, le gouvernement indien a débloqué 20 milliards d’euros en nourriture. En effet, près de 800 millions d’Indiens risquent actuellement de ne plus pouvoir se nourrir. Afin d’éviter une telle situation, le gouvernement a promis 5k de riz ou de blé et 1k de lentilles pour chaque personne concernée par le plan, une fois par mois durant trois mois.
Ces migrants de l’intérieur, qui viennent souvent des Etats du nord du pays, étaient par exemple 6,3 millions au sein de la population de New-Delhi en 2011. Dans un contexte ou 90% des emplois sont payés au jour le jour, un arrêt de l’activité n’entraîne aucune possibilité de vivre sur des réserves, de fait inexistantes.
Ces mesures visent à prévenir une pandémie générale dans ce qui constitue l’une des principales bombes à retardement sanitaires du monde. Les populations pauvres et insalubres de l’Inde étant particulièrement menacées par la propagation du virus.
Si l’Inde démocratique sort exsangue de cette crise, un grand rempart à la Chine communiste disparait