
Jacques Dupont habite 2 avenue de la République, et Louise Martin au 3. Ils sont amants. Le Cerfa version n°X ne leur sera d’aucun recours. Ils n’ont pas le droit de traverser l’avenue.
Les époux Martin, jeunes retraités, ont une maison de campagne en province ; leur transhumance printanière est interdite.
Madame Dunoyer tient une petite agence immobilière dans une ville de province ; elle travaille beaucoup au téléphone et son agence, qui bon an mal an reçoit deux à trois personnes par jour, mais est sa vitrine, doit rester fermée.
On me dit que des chevaux sont morts au pré parce que leurs propriétaires ont été interdits de faire quelques kilomètres pour leur donner des soins.
Je n’ai pas le droit d’aller seul faire une virée à bicyclette à plus d’un kilomètre de chez moi.
Mais Monsieur Castaner, Ministre de l’Intérieur, ému par le sort des chiens et chats recueillis dans les refuges, a admis que nos concitoyens puissent s’y rendre pour adopter…
On pourrait à l’infini dérouler ce catalogue à la Prévert et démontrer l’imbécillité de cette politique de confinement pour laquelle notre gouvernement a opté. Le pouvoir dit avoir écouté ses experts et, saisi par ce satané principe de précaution qui cache en fait le syndrome politique récurrent de l’affaire du sang contaminé, prend une mesure brutale, générale et mortifère tant pour nos libertés que l’économie du pays.
Il n’et pas besoin d’être expert pour comprendre que dans le cadre de la lutte contre une épidémie comme celle du Covid 19, les meilleures mesures de protection sont la distanciation, le port d’un masque et une hygiène renforcée, et que l’outil majeur est le test à grande échelle.
Mais nous sommes en France. Donc les autorités recourent aux travers traditionnels de notre pays ; lois, règlements, instructions, mesures générales sans adaptations locales, discours martiaux et répression généralisée contre les médecins mal-pensants et l’ensemble des citoyens. Le week-end de Pâques a été l’occasion d’envoyer police et maréchaussée pour piquer les contrevenants et leur coller les topics qui s’imposent. Les médias majeurs se sont faits de zélés collaborateurs et on couvert fidèlement les graves infractions commises par les mauvais citoyens.
Ici Madame Durand a été verbalisée car on ne va pas à la supérette acheter quelques drinks. Là, et plus grave, on a collé en garde à vue et cité devant le tribunal un dangereux récidiviste sans Cerfa pour « mise en danger de la vie d’autrui », infraction fourre-tout bien commode. Si on suit bien le raisonnement, même lorsque le dangereux malfaiteur est indemne du Covid 19, il pourrait bien, lors de ses pérégrinations, l’attraper puis le refiler derechef à une personne âgée ou toute individu à risque, pour lesquels une réanimation se révèlerait vaine. Et on trouvera malheureusement un juge pour prendre une sanction exemplaire, que les médias reprendront, fidèles à leur rôle de pédagogues.
Autrement dit, les Français sont des idiots, incapables de comprendre de simples règles de précaution. Il faut les terroriser.
Il ne se trouve pas grand monde dans ce pays pour relayer dans l’opinion les méthodes liberticides et brutales de notre gouvernement ; on recherchera vainement, aux journaux de 20 heures, des interviews de citoyens sensés qui protestent contre les atteintes à la liberté multipliées par les autorités.
Il est vrai que les Italiens subissent un confinement comparable, sans que la population ne se révolte ; mais avec quels résultats ! Il est très clair aujourd’hui que les autorités françaises ont fait preuve, dans cette crise sanitaire, d’un amateurisme grossièrement masqué par une communication de masse et une posture militaire. Les vieux ont pourtant été décimés dans les Ehpad, où ils représentent le tiers des décès, et notre personnel soignant a été infecté faute de protection adéquates. Tandis que sans publicité, l’Etat a envoyait aux usines d’Airbus des lots de masques et de gel hydro alcoolique…
Car enfin, si c’est la guerre, comme l’a dit Emmanuel Macron, il fallait immédiatement ordonner et réquisitionner toute nos entreprises pour produire à très grande échelle des masque et du gel, opération ne mobilisant pas de technologie particulière. Nous n’en serions pas encore à attendre la prochaine intervention du président pour connaître le temps qu’il nous faudra encore subir les atteintes les plus graves à nos libertés. Et à espérer que les entreprises chinoises nous fournissent les masques que nous sommes incapables de fabriquer, à cause d’un Etat ultra dominant et sûr de lui.
Et nous n’en tirerons, comme d’habitude, aucune leçon !