
Michel Onfray va lancer, en juin, une nouvelle revue : Front Populaire. Cette revue, qui sortira trimestriellement, se veut une plateforme d’échange d’idées, entre acteurs de droite et de gauche, sur les questions de la souveraineté, de la nation, du peuple, de l’Europe ou de la démocratie. En outre, elle cherche à rassembler les souverainistes par-delà les clivages anciens, face à ce qui serait devenu, selon Michel Onfray, comme pour d’autres, le seul vrai clivage actuel : souverainistes contre mondialistes.
Une chose est certaine, Front Populaire a déjà subi l’anathème de notre Pravda nationale, à savoir Le Monde. Selon le journal, la revue se rendrait déjà coupable, avant même sa première publication, de compter de nombreux soutiens « de la droite de la droite ». En outre, parce que souverainiste, la revue est de fait condamnable : parvenir à « rallier » dans ses pages Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers, deux figures souverainistes de gauche et de droite, semble déjà suspect pour Le Monde.
Le journal donne le ton avec son titre : « Avec sa nouvelle revue « Front populaire », Michel Onfray séduit les milieux d’extrême droite ». Sans transition, la Pravda embraye : « Débattre du souverainisme en 2020 avec Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers. L’affiche poussiéreuse pourrait presque faire sourire ».
Ensuite, vient une belle manipulation du journal, relevée par l’Observatoire du journalisme. Le Monde, afin de pourfendre son adversaire idéologique, souligne que plusieurs contributeurs de la revue appartiennent à la sphère de « l’extrême-droite ». Ainsi, sont cités : Alain de Benoist (l’un des fondateurs de la nouvelle-droite), Patrick Lusinchi (l’un des dirigeants de la revue Eléments), Yann Vallerie (identitaire), Claude Chollet (président de l’Observatoire du Journalisme, réputé d’extrême-droite par Le Monde), Robert Ménard, qu’on ne présente plus, ou encore Philippe Vardon (un ancien du Bloc-Identitaire, actuellement membre du RN au sein du bureau national).
A voir ces profils, on pourrait, effectivement, penser que les contributeurs de la revue d’Onfray sont plutôt marqués. Mais c’est là que la supercherie du Monde prend forme. En effet, sur le site de la revue Front Populaire, on peut prendre note que le terme « contributeur » est en réalité réservé aux contributeurs financiers uniquement. Ces derniers sont, en tout, de l’ordre de 17 000 personnes. Loin d’être des auteurs, ces contributeurs financiers sont en fait tout simplement des clients, car la contribution financière consiste en un simple pré-abonnement à la revue (d’un an, ou deux, ou à vie).
Mais, par la magie de la sémantique, Le Monde tend à nous faire croire que ces « contributeurs » (rappelons le, sélectionnés sur 17 000 autres), seraient des auteurs au sein de la revue. Belle tentative d’intox de la part de nos commissaires à l’idéologie !
Afin de parachever leur œuvre de vérité, les journalistes du Monde soulignent, crime terrible, que Marine le Pen a partagé un tweet (oui, un tweet, la compromission avec Onfray parait au grand jour !) félicitant la sortie prochaine de la revue. A leurs yeux, le message est clair : Marine le Pen a « adoubé » Michel Onfray. Prenons-en bonne note, ce dernier est donc devenu un chevalier servant de l’extrême droite…
Symbole de cette dualité de la gauche actuelle : Libération s’est empressé de soutenir la charge du Monde, tandis que Marianne vole au secours d’Onfray. Par leur participation à cette dichotomie des gauches, entre gauche mondialiste et gauche souverainiste, Le Monde et Libération confirment, à leur corps défendant, la ligne éditoriale de Front Populaire, pour qui le vrai clivage porte aujourd’hui sur la souveraineté.