La République ou la France ?

Poser ainsi la question, c’est s’interroger sur les raisons de la promotion tous azimuts des valeurs de la République telles qu’elles sont opposées à la dégradation de la cohésion sociale et culturelle dans notre pays. Aujourd’hui, la ligne de mire de l’État est le « séparatisme », mot valise et circonstanciel, qui masque la gêne d’un pouvoir face à un mouvement profond qu’il ne veut pas nommer ; l’offensive culturelle et sociale qui se développe au sein d’une population d’origine étrangère, essentiellement maghrébine, et marginalement subsaharienne, mais dans tous les cas musulmane. Or la question n’est pas tant le développement d’un mouvement sécessionniste par rapport aux valeurs de la République, dont la laïcité, mais plus fondamentalement à celles de la Nation Française.

Alors pourquoi opposer les valeurs républicaines à des mouvement qui en réalité ne les remettent pas en cause ? Il s’agit d’une fausse-route politique qui se fonde sur une méconnaissance de nos racines républicaines.

La difficile institution de la République Française

La République est une valeur présidant à un mode d’organisation des pouvoirs publics. En France, c’est la révolution de 1789 qui a mis fin à un pouvoir monarchique séculaire, l’Empire napoléonien et les tentatives de restauration au cours du XIXe siècle, n’étant au fond, avec du recul, que des soubresauts. Il s’agit, pour la République, de privilégier l’idée que le pays appartient à son peuple. C’est la res publica, selon laquelle le chef de l’État doit nécessairement être issu de la volonté populaire qui choisit ses représentants et dirigeants. 

On rappellera que la révolution française a été sanglante à l’égard de la famille royale et des représentants de l’ancien régime, alors même que l’on sait aujourd’hui que la majorité de la population restait attachée à la personne du Roi. La fin du Second Empire a débouché sur un régime constitutionnel qui ne choisissait pas entre république et monarchie. Les élections législatives de 1871 donnent encore une majorité aux monarchistes qui ont clairement comme objectif une restauration.

Comme on ne veut ou peut pas choisir, l’assemblée nationale adopte le texte suivant : « L’Assemblée nationale, dépositaire de l’autorité souveraine, considérant qu’il importe, en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la France, de pourvoir immédiatement aux nécessités du gouvernement et à la conduite des négociations,
Décrète : M. Thiers est nommé chef du pouvoir exécutif de la République française. »

Pour autant, la république n’est pas crée. Ce n’est qu’au terme de discussions infinies, de compromis, et dans les suites du refus du comte de Chambord de renoncer au drapeau blanc, qu’à la faveur de l’amendement Wallon, voté d’extrême justesse (353 vois contre 352) le 30 janvier 1875, que la République est cette fois-ci clairement choisie au plan constitutionnel : « Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et par la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est élu pour sept ans. Il est rééligible ». L’élection des représentants de la population élisant eux-même le président est la caractéristique du régime républicain qui sera maintenu jusqu’en 1940.

La question de la nature de notre régime constitutionnel ne fait plus débat aujourd’hui malgré la parenthèse du Régime de Vichy.

La réalité du « séparatisme »

L’emploi du mot même de séparatisme est en réalité hors sujet. Il ne correspond pas à une volonté d’indépendance, ou même de détachement du corps social établi, par la promotion d’un système autonome.

Il s’agit de la volonté d’une partie non négligeable de notre population, par ailleurs en pleine expansion démographique, en comparaison avec les taux des Français « d’origine »,  de vivre selon une loi morale et religieuse distincte de la majorité, tout en restant intégrée dans le système social. D’origine étrangère, cette population, musulmane pour l’essentiel, ne partage pas les valeurs liées à la Nation française telles qu’elles sont ressenties et pratiquées par la majorité dans notre pays. 

Cette absence d’intégration à la France n’a rien à voir avec un refus de l’organisation républicaine de nos institutions. Bien au contraire, cette population a parfaitement intégré notre régime social, ne conteste pas la République et profite largement du système de redistribution que la France se paye avec une fiscalité particulièrement lourde.

Pour autant cette intégration sociale ne recouvre pas une assimilation sociale et culturelle. Faut-il ici rappeler le statut infamant réservé à la femme musulmane et le moralisme rigoureux de ces hommes qui voient jusque dans la chevelure féminine une expression érotique ? Cette mentalité renvoie à une conception archaïque du rapport entre les hommes et les femmes. Femmes dont on sait qu’elle sont asservies dans beaucoup de foyers musulmans au point que le Moyen Âge et le XIXe siècle bourgeois nous paraissent à cet égard libéraux. 

Les conséquences de cette mentalité, largement soutenue par les prédicateurs musulmans, sont absolument délétères. Inégalité entre les garçons et les filles, prééminence du Coran, résistance à l’usage de la langue française et mépris affiché des mécréants, ont de lourdes conséquences. D’abord une éducation qui place les enfants dans une situation d’échec scolaire généralisé. Ensuite une intégration très difficile dans le monde du travail. Enfin une délinquance ravageuse à laquelle notre régime policier et pénal est incapable de répondre.

Une réponse d’État inadéquate

La République et la Laïcité sont les leitmotiv de nos gouvernants. Nous savons pourtant que la question du caractère républicain de notre régime politique importe peu à ceux qui ne partagent pas nos valeurs fondamentales. L’antienne de la laïcité n’a pas plus d’effet. La laïcité, c’est le principe de la neutralité de l’État à l’égard du fait religieux, et certainement pas la lutte contre les errements d’une religion particulière qui érige le Coran comme une loi supérieure à celle du pays. 

La liberté de conscience et la liberté religieuse impliquent le droit de penser ce que l’on veut, pour peu de ne pas enfreindre la loi et nuire aux idées et convictions des autres. 

Autrement dit, la République Française fait fausse route en faisant la promotion des principes républicains et de la laïcité, pour tenter d’endiguer un mouvement qui en réalité met en cause l’ordre public. Accepter le voile et ne pas réprimer en fait le port de la burqa, c’est admettre des pratiques contraires à la dignité humaine. Il y a des lois pour réprimer l’expression de valeurs frontalement en violation de la loi. Accepter que des femmes voilées accompagnent les élèves lors des sorties scolaires, c’est laisser se développer des pratiques éducatives avèrement contraires à celle de l’Éducation Nationale.

Un raccourci historique 

Enoncer que les valeurs essentielles de notre pays sont issues de la Révolution française est la principale erreur de la majorité de nos hommes politiques. Outre qu’au plan historique cette affirmation de principe est fausse sinon incomplète, elle évite tout simplement d’évoquer les racines profondes de notre pays. La France est tout de même issue d’un longue histoire qui a forgé son territoire et sa culture tout au long des siècles.

Comment ne pas rappeler le poids de notre héritage gréco-romain, de la religion chrétienne et de la monarchie pour illustrer ce qu’est devenue la France ?  Les Lumières et la Révolution française ont fait la France moderne. Mais nos gouvernants n’ont pas le courage de fonder leur action sur ces valeurs essentielles.

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A propos de l'auteur Thierry Sautier

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