
La question n’est pas anodine dans la mesure où le voile islamique se décline de plusieurs manières, ainsi le hijab, le niqab et la burqa. Dans tous les cas, il s’agit d’une expression religieuse adoptée par des non-clercs. Autrement dit, c’est une revendication religieuse en public. La France a adopté une législation qui de fait n’a pas atteint son objectif qui était d’endiguer la montée en force du port de ce foulard. Comment s’en étonner puisque nos autorités n’ont pas eu le courage de désigner clairement leur adversaire, c’est-à-dire le rigorisme religieux musulman dans la population. En mettant en avant la lutte contre l’expression des signes religieux en public pour la défense de la « laïcité », elles renonçaient ipso facto à la lutte contre un rigorisme prosélyte.
Que disent les textes ?
La sourate 24, énonce : « Dis aux croyants qu’ils baissent leurs regards et gardent leur chasteté. C’est plus pur pour eux. (…) Et dis aux croyantes qu’elles baissent leurs regards, qu’elles gardent leur chasteté, et qu’elles ne montrent de leurs parures que ce qui en paraît, et qu’elles rabattent leur voile sur leur poitrine ; et qu’elles ne montrent leurs parures qu’à leur mari, ou à leur père ». La sourate 33 dit : « O Prophète ! Dis à tes épouses, et à tes filles, et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles ; elles en seront plus vite reconnues et exemptes de peine. »
Ce qui en revanche est intéressant, c’est que le monde chrétien a également connu ce type de prescription, ainsi au début du IIIe siècle, la Didascalie des apôtres : « Toi qui es chrétienne, (…) si tu veux être fidèle, ne plais qu’à ton mari, et quand tu marches sur la place publique, couvre-toi la tête avec ton habit, afin que le voile cache ta grande beauté, n’orne pas la face de tes yeux, mais baisse les yeux et marche voilée. »
Qu’en conclure ? Et bien qu’une pratique ancienne, commune à des cultures et religions différentes, a disparu dans notre monde moderne, à l’exclusion des sociétés musulmanes.
Le voile islamique, une pratique remise en selle
Car ce sont les pays musulmans modernes qui ont progressivement développé l’obligation légale ou sociale du port du voile.
En Afghanistan, c’est au cours du XIXème siècle que les classes aristocratiques ont adopté le voile (le tchadri) pour préserver l’anonymat de leurs femmes. Il n’y avait donc pas d’aspect religieux à cette pratique. Lorsque les femmes aristocrates l’abandonnèrent ce furent les prostituées qui l’adoptèrent… Depuis l’Islam est devenu la religion d’État, de sorte qu’il n’y a plus de débat.
En Arabie Saoudite et en Iran, le port du voile est obligatoire. L’Iran est en fait plus libéral dans le sens où il admet un voile plutôt discret, parce qu’il existe là-bas une bourgeoisie éclairée. Pour l’essentiel, les autres pays musulmans ont à la fois adopté des dispositions officielles de nature à limiter le port du voile alors même que les imams prosélytes poussaient très clairement la population féminine à le porter, remettant là en cause des pouvoirs laïcs. Ainsi la Turquie a pu prendre des dispositions tendant à limiter le port du voile, mais elle a récemment décidé de ne plus l’interdire dans les établissements scolaires de même que dans la fonction publique.
En réalité, la femme qui dans ces pays ne porte pas le voile fera nécessairement a minima l’objet d’un ostracisme général. Ce qui est certain, c’est que la montée en puissance du port du voile semble irrépressible dans les pays où l’Islam est majoritaire. Si l’on prend en compte le caractère éminemment conquérant de l’Islam de tous temps, il faut prendre conscience que nous sommes face à une offensive culturelle et religieuse à l’égard de laquelle il nous faut réagir très fermement, faute de quoi nous serons submergés. D’autant que la France est un pays où la poussée migratoire et démographique islamique est très nettement majoritaire.
Une problématique complexe
La France moderne est notamment fondée sur la laïcité de la république, dans les suites de la Révolution de 1789, et affirmée lors de la loi de 1905 sur la séparation de églises et de l’État. l’Église catholique, qui était en réalité seule à être visée, fut alors expulsée de la sphère publique. Il s’agissait du terme ultime d’un long processus entamé après 1848 ; laïcisation des hôpitaux, suppression des prières publiques ou encore des aumôneries militaires et en 1904 rupture des relations diplomatiques avec le Vatican. Toutes mesures qui n’étaient pas réclamées par une population encore profondément attachée au catholicisme. Mais c’était, pour la classe politique au pouvoir, une manière d’enraciner la république puisque les tendances monarchistes était encore prégnantes dans cette période.
Aujourd’hui, la question du voile islamique, autrement dit l’incursion d’une religion dans l’espace public, pose des questions délicates. L’État doit être neutre tout en garantissant la liberté religieuse et de culte. Mais l’Islam n’a pas à proprement parler d’église, malgré les multiples tentatives d’organiser dans notre pays sa représentation unitaire. De sorte que nos autorités en sont réduites à traiter des épiphénomènes, tel que le port du voile islamique.
Jusqu’où faut-il aller ? En partant du principe que la généralisation du port du voile par les femmes musulmanes, qui est l’objectif réel du rigorisme musulman, constitue à n’en pas douter une incursion anormale dans la sphère publique, il faut prendre des mesures coercitives. Mais les musulmans ont là le beau jeu pour dénoncer une atteinte à la liberté religieuse. Et l’Etat ne peut pas rétorquer que les rigoristes sont ceux-là même qui soutiennent des États musulmans qui imposent le port du voile…
Au reste, s’agit-il d’une question seulement religieuse ? C’est en réalité une question culturelle.
Un combat pour l’identité française
Il faut ici avoir le courage d’énoncer une évidence ; le port du voile islamique en public est contraire à notre culture. Ce n’est pas une provocation de l’affirmer, puisqu’une occidentale ne puisse pas se promener court-vêtue dans un pays à majorité musulmane ne nous choque pas.
Le voile est à n’en pas douter une manière d’éliminer la féminité de l’espace public, et ce en application d’une lecture archaïque du Coran. Les promoteurs du voile disent que c’est la seule manière d’éviter le désir des hommes. Or chez nous, depuis l’émergence de la culture occidentale, la beauté féminine est célébrée dans les Arts. Comme l’était -puisque la représentation publique du nu est aujourd’hui prohibée- celle du corps masculin.
Nous sommes donc en présence d’une offensive pudibonde clairement affichée. C’est une atteinte intolérable à la liberté de la femme, idée force dans la civilisation moderne. La France a une culture foisonnante qui mêle ses origines chrétiennes aux idées des Lumières. Accepter la montée en puissance de mouvements culturels et sociaux archaïques n’est pas autre chose que de renoncer au coeur de notre identité.
De nécessaires mesures fortes
Nous n’avons pas le choix. La majorité des Français demandent l’arrêt immédiat de notre politique migratoire très favorables à l’arrivée d’habitants d’origine maghrébine et sub-saharienne, parce qu’ils véhiculent des idées contraires aux nôtres et mettent en cause notre identité nationale.
Mais ils demandent plus. Ils veulent que l’influence des islamistes cesse, et que les quartiers gangrenés soient circonvenus. Car ils savent bien qu’à ce rythme, la démographie de populations allogènes est telle que notre culture et nos libertés seront remises en cause.
Alors oui, il faut instituer une législation sévère pour effectivement appliquer la laïcité dans notre espace public et faire drastiquement régresser la pratique du voile islamique. Mais il nous faudra du courage pour vaincre la résistance des partisans du statu quo, jusqu’à l’incroyable condamnation de la France par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU en 2018.
Le problème est que notre classe politique est d’une indigence et d’une faiblesse crasse. Elle a évidemment peur de la réaction des musulmans, quand elle n’utilise pas cette population comme réservoir électoral. Les scores d’audience et le niveau d’adhésion au discours d’Éric Zemmour commencent cependant à influencer les prises de positions de notre droite traditionnelle.
Quant à la mise en œuvre de mesures effectives pour traiter le problème, on peut en douter tant la prochaine élection présidentielle risque de nous donner un Emmanuel Macron incapable sur le sujet ou un représentant de la droite molle, tel un Michel Barnier.