
Cela fait des années qu’Eric Zemmour et Marine Le Pen multiplient les déclarations dithyrambiques sur Vladimir Poutine et autre roitelets autoritaires. L’occasion pour eux de montrer en creux la faiblesse de notre système démocratique. Un discours recevant un certain écho en France… jusqu’à ce que Vladimir Poutine montre son vrai visage. Celui d’un dictateur rêvant d’hégémonie régionale et prêt à envahir un pays voisin avant de menacer l’Europe de l’Ouest.
Pour les férus d’histoire, cela rappelle les années 1970, quand tout ce que la France comptait de gauchistes badait d’admiration Fidel Castro et tous les petits dictateurs d’Amérique du Sud à condition qu’ils soient communistes. Le Front National et Eric Zemmour ont le même réflexe pavlovien… à l’égard des régimes autoritaires d’extrême-droite.
Dans le camp « patriote », même si cette appellation peut faire sourire à l’heure où leurs leaders se rangent derrière des ennemis de la France, c’est un peu la panique comme en atteste le tweet publié ce matin par Pierre Sautarel, qui tente de déminer le terrain en reconnaissant en creux que la campagne est en train de changer de direction.
« Les Européistes (PS, LREM, aile centriste de LR et cie) vont utiliser les postions de Mélenchon, Le Pen et Zemmour sur la Russie pour renverser l’accusation de déloyautés et de non-patriotisme, bref, faire du souverainisme à front renversé… ». Exact. Sauf que les faits sont têtus, comme le disait un prédécesseur du camarade Poutine.
La vérité est que Marine Le Pen et Eric Zemmour déroulent le tapis rouge depuis des lustres à Vladimir Poutine, et qu’ils ont été les principaux propagateurs en France de la propagande du Kremlin, selon laquelle toutes les positions de Poutine sont raisonnables et pondérées, alors que l’Occident est constamment l’agresseur de la Russie.
Une dialectique qui permettait aux « patriotes » de sortir des sentiers battus du conformisme et du politiquement correct, mais qui n’a jamais tenu la route face à l’analyse des faits : Vladimir Poutine a toujours été un autocrate qui a laissé sa population dans la misère pendant qu’une petite oligarchie s’est gavée. Une dialectique qui est surtout aujourd’hui dépassée. La guerre froide est bel et bien de retour et Eric Zemmour, Marine Le Pen, et tous leurs militants vont devoir choisir leur camp.
Et on pourrait leur suggérer de relire Bernanos et ses Grands cimetières sous la lune… Patriote, conservateur, il est le seul dans son camp à avoir dénoncé les horreurs du franquisme. On peut être patriote et souverainiste, sans lécher les babouches de Vladimir Poutine et en assumant que nous sommes aujourd’hui aux portes de la guerre à cause de sa paranoïa et de son impérialisme.