
Longtemps. Très longtemps. Bien trop longtemps. Les médias ont servi la soupe de manière éhontée à Emmanuel Macron, le banquier d’affaires de chez Rotschild reconverti en politique pour faire barrage à François Fillon et à son programme de rupture de droite. Est-ce l’usure du temps ? La peur de voir Marine Le Pen élue au second tour ? Les journalistes s’intéressent enfin, et ce pour la première fois du quinquennat, aux scandales et aux casseroles autour d’Emmanuel Macron.
Qui pouvait sérieusement croire qu’Emmanuel Macron, ancien associé-gérant de la banque d’affaires Rotschild ayant à son actif personnel des opérations aussi faramineuses (et destructrices d’emploi et de richesses pour la France) que le rachat par Nestlé de la division nutrition de Pfizer (vous avez dit Pfizer ?), ne comptait que 500’000 euros pour tout patrimoine à la veille de son élection en 2017 ?
La banque d’affaires en général, et les fusions-acquisitions dans lesquelles le jeune Emmanuel était spécialisé en particulier, sont certes des activités par nature immorale… mais elles n’en sont pas moins codifiées au centime près. Et Emmanuel Macron, faiseur de deal sur un contrat à plusieurs milliards d’euros, a nécessairement touché quelques millions d’euros en commissions. Mais où est passé l’argent ? Jusqu’à ces derniers jours, personne n’en parlait et les journalistes taisaient ce secret de polichinelle.
On ne jongle pas avec les milliards (et des centaines de suppressions de postes en France) pour se retrouver avec 500’000 euros de patrimoine. Cela ne fait aucun sens et ne pouvait pas en faire. On saluera du coup le travail d’investigation (même si c’est un peu tard) de plusieurs médias qui se demandent où est passé l’argent du banquier d’affaires Macron. Et certains, comme L’Humanité, d’évoquer des comptes bancaires offshore. Affaire à suivre…
Affaire ou affaires, puisque dans le même temps, chaque journée apporte son lot de révélations hallucinantes sur le Mckinseygate et les liens incestueux qu’entretient le président de la République avec ce cabinet de conseil, fortement soupçonné d’évasion fiscale, et qui bénéficie pourtant d’un nombre record de contrats de la part du gouvernement depuis 5 ans.
Les affaires et les liens ambigus d’Emmanuel Macron avec les milieux d’affaires ne sont pas une nouveauté. Ce qui a changé, c’est que les médias osent enfin parler à voix haute de ces scandales que les Français pressentent depuis 2017. Ce qui a changé, c’est que les électeurs sont en droit de demander des comptes à celui qui leur avait vendu un « nouveau monde », mais dont les pratiques rappellent la politicaillerie à l’ancienne.